Poêle à bois : un risque pour la santé ?

dossier Le chauffage au bois est-il dangereux pour la santé ? Il semblerait que le degré de nocivité dépende de nombreux facteurs tels que le type de poêle, la quantité de particules fines émises, le bois utilisé… Asthme, cancer du poumon, BPCO : quels sont les risques liés à l’utilisation d’un poêle à bois ? Comment faire pour les limiter ?

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© Getty Images

Une étude sur la pollution intérieure, réalisée en Wallonie en 2010 et portant sur 847 adolescents, a démontré les effets irritants des fumées de bois sur les voies respiratoires, lesquels pourraient augmenter les risques de sensibilisation au pollen, d’apparition d'asthme et de rhinite allergique.

Or si votre poêle à bois ne fonctionne pas correctement, vous pouvez être exposé de manière prolongée aux polluants de la fumée de bois.

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En quoi la fumée de bois est-elle toxique ?

La fumée de bois consiste en une composition de nombreuses substances différentes. En plus du dioxyde de carbone, elle recèle un mélange complexe de gaz et de particules :

  • particules fines (et ultrafines)
  • gaz inorganiques : monoxyde de carbone (CO), oxyde d'azote (NOx)...
  • composés organiques volatils (COV) : benzène, styrène, buta-1,3-diène, n-Hexane
  • hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
  • aldéhydes, phénols, levoglucosane, quinones
  • acides organiques (y compris l'acide acétique)
  • méthoxyphénol

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Quels sont les risques de l’utilisation d’un poêle à bois pour la santé ?

  • Problèmes respiratoires : Les fumées irritent les yeux, le nez et la gorge. Elles peuvent provoquer de la toux, une respiration sifflante, un essoufflement.
  • Aggravation de maladies respiratoires existantes : Les particules (ultra)fines et les substances chimiques peuvent pénétrer profondément dans les poumons et aggraver les conditions préexistantes telles que l'asthme et les maladies pulmonaires chroniques (BPCO). Ces effets sur la santé ne sont pas spécifiques à la fumée de bois et se retrouvent également en cas d’exposition, par exemple, à des particules provenant de la circulation routière.
  • Maux de tête, étourdissements, nausées : Une combustion incomplète du bois peut conduire à la libération de monoxyde de carbone (CO), un gaz inodore et incolore. L'inhalation de CO peut provoquer des symptômes tels que maux de tête, étourdissements, nausées et, dans les cas graves, peut être mortelle.

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  • Risques de cancer du poumon : L'inhalation de composés organiques volatils (COV) peut causer des irritations des voies respiratoires et des problèmes de santé à long terme. Certains COV comme le benzène sont reconnus pour être cancérigènes. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), sont considérés comme potentiellement cancérigènes. Une étude américaine récente établit un lien entre la combustion intérieure de bois et l’incidence du cancer du poumon chez les femmes. Les participantes utilisant leur cheminée ou leur poêle à bois plus de 30 jours par an présentaient un risque de cancer du poumon 68 % plus élevé.
  • Problèmes cardiaques : Des études suggèrent que l'exposition à long terme aux émissions de poêles à bois peut être associée à des problèmes cardiaques, en raison de l'inflammation et du stress oxydatif causés par les particules fines.

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Comment limiter les risques liés à l’utilisation d’un poêle à bois ?

  1. Utilisez un poêle à bois certifié : Mieux vaut faire appel aux installations de nouvelle génération. La législation belge impose des plafonds d’émissions de particules et de CO aux appareils de chauffage. Découvrez la liste des poêles non conformes.
  2. Utilisez du bois sec et bien fendu : Le bois humide produit plus de fumée et d'émissions nocives. Assurez-vous que le bois est bien sec (idéalement avec un taux d'humidité inférieur à 23%) et bien fendu pour une combustion plus efficace. Stockez vos bûches à l’abri de l’humidité et rentrez-les 48h avant de les utiliser. Le chêne et le résineux sont plus polluants que le charme et le hêtre.
  3. Évitez de brûler des matériaux non recommandés : Ne brûlez que du bois propre et sec. Évitez de brûler des matériaux traités, peints, vernis, ou du bois de récupération, car cela peut libérer des substances toxiques.
  4. Allumez le feu par le haut : Ce type d'allumage est moins polluant, plus efficace et plus économique que la méthode traditionnelle d’allumer d’abord les bûches du bas. 80?% des émissions polluantes sont produites dans les 10 à 15 premières minutes qui suivent l'allumage et au moment de recharger le foyer.
  5. Aérez régulièrement : Assurez-vous que la pièce est suffisamment ventilée pendant l'utilisation du poêle à bois. Une bonne ventilation contribue à éliminer les émissions indésirables et à maintenir une qualité d'air intérieur acceptable.
  6. Faites entretenir régulièrement le poêle : Assurez-vous que votre poêle à bois est bien entretenu. Videz régulièrement le cendrier. Faites venir un professionnel une fois par an pour qu’il effectue l’entretien du poêle. Ceci garantira une combustion efficace et minimisera les émissions. S’ils sont mal entretenus ou s’ils ne fonctionnent pas correctement, les poêles à bois peuvent émettre plus de particules fines et de CO. Veillez également à faire ramoner la cheminée une à deux fois par an.
  7. Utilisez des accessoires de combustion propre : Si vous utilisez des accessoires tels que des allume-feux, assurez-vous qu'ils sont conformes aux normes environnementales et ne contiennent pas de substances nocives (produit pétrolier).
  8. Évitez de faire du feu dans une cheminée ouverte. Les feux ouverts sont très polluants et très peu performants en comparaison avec un poêle à bois.

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Votre poêle à bois a déjà plusieurs années, est-il dangereux ?

Votre poêle n’est pas dangereux s’il est bien étanche et si vous le faites entretenir chaque année par un chauffagiste professionnel. En Belgique, le SPF Santé publique a établi une liste des poêles à bois qui ne peuvent plus être vendus dans le pays. 

Test de la feuille de papier


Si vous avez des doutes quant à l’étanchéité de votre poêle à bois, vous pouvez effectuer le test de la feuille de papier : 

Insérez la moitié d’une feuille de papier dans le poêle et fermez la porte de sorte que l’autre moitié se trouve à l’extérieur de l’appareil. Essayez de retirer la feuille sans la déchirer. Si vous y arrivez facilement, cela signifie que l’air peut entrer et que les performances de l’appareil sont diminuées. Vous devrez alors contacter un chauffagiste pour qu’il change le joint d’étanchéité du poêle ou le remplacer.

Quels sont les risques d’un poêle à pellet pour la santé ?

La plupart des poêles à pellets de nouvelle génération sont des appareils étanches : l’air nécessaire à la combustion est prélevé à l’extérieur du local et la fumée est également rejetée à l’extérieur. Le risque survient en cas de panne de courant, quand l’air n’est plus évacué.  

Attention au stockage du pellet. Les pellets  entreposés dans les silos peuvent entraîner un processus d’auto-oxydation avec dégagement de CO, sans brûler donc. Il est dangereux de pénétrer sans ventilation préalable dans un espace où sont stockés des pellets.

Voir aussi l'article : Chauffage : quelle est la température idéale à la maison ?

Sources :
https://www.centreantipoisons.be

https://www.health.belgium.be

http://environnement.sante.wallonie.be

https://librairie.ademe.fr

https://journals.lww.com

https://www.sciencedirect.com

https://www.beswic.be



Dernière mise à jour: novembre 2023

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