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L’intérêt des médicaments (antidépresseurs) dans la prise en charge des dépressions sévères est évident. Par contre, leur place dans la dépression mineure – la déprime – reste très controversée.
Une étude internationale, réalisée sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), s’est penchée sur cette problématique. Les chercheurs prennent notamment l’exemple de la province d’Alberta, au Canada, où plus de deux tiers des personnes qui se voient prescrire un antidépresseur ne souffrent en réalité d’aucun problème psychiatrique sérieux ! Elles présentent une « simple » déprime, caractérisée par des problèmes de sommeil, des troubles anxieux, des maux de tête…
Et l’Europe suit le même chemin, assure le Dr Alain Cohen (Journal international de Médecine), puisque « 10% des patients sous antidépresseurs et sous anxiolytiques n’ont en réalité aucun diagnostic de dépression sévère ». Dans leur cas, « il semble donc que l'indicateur appelant au recours à ces médicaments ne soit plus un diagnostic formel de dépression, mais la recherche d’une aide pour la maîtrise des émotions ».
En ce qui concerne la dépression modérée, les auteurs de ces recherches estiment que l’intérêt des antidépresseurs demeure discutable. Quant aux anxiolytiques, seuls ou en association, aucune preuve de leur efficacité dans cette indication n’est disponible, et « il est dès lors impossible de se prononcer sur leur éventuel rôle thérapeutique ».
Conclusion : « Il conviendrait de reconsidérer la place des médicaments dans la dépression légère, surtout comme traitement initial », sachant que « l’efficacité des psychothérapies se révèle significative, au moins sur le court terme ». Autrement dit, l’approche psychothérapeutique devrait équilibrer « des réponses pharmacologiques encore trop exclusives ou systématiques ».
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