Maigrir : un régime sur mesure selon sa silhouette

dossier Un programme sur mesure pour perdre les kilos en trop, et surtout adapté selon la silhouette de chacun : c’est le principe défendu par la morphonutrition.

« On aimerait tous savoir comment perdre du poids à des endroits bien spécifiques, mais les régimes ne nous apportent pas la solution. Ils réussissent souvent à nous faire perdre quelques kilos en trop, mais rarement là où on le souhaiterait. Du coup, on les stoppe généralement en cours de route et on regrossit là où justement la graisse est restée logée. Les déséquilibres de notre silhouette se retrouvent alors accentués. »

Président de la Société belge de morphonutrition, le Dr Raphaël Blairvacq a publié, voici quatre ans, un livre intitulé « Maigrir selon votre silhouette », qui se proposait d’aider le lecteur « à perdre du poids mais aussi à transformer durablement sa silhouette ». Cet ouvrage fait l’objet d’une réédition complétée, publiée aux éditions Leduc.s (1).

Le principe de cette approche ? Distinguer huit grands profils morphologiques, permettant ainsi à chacun de « découvrir les différents facteurs responsables de sa surcharge pondérale, ainsi que les traitements les plus adaptés pour les combattre ». Conseils ciblés, exemples de repas selon une journée type, semaine de menus, recettes personnalisées, exercices physiques adaptés à chacun, méthodes complémentaires… : ce livre, publié en forme de poche, regorge d’infos.

Nous nous attarderons, ici, aux caractéristiques de ces profils morphologiques « majeurs », de ces silhouettes en surpoids. Le Dr Blairvacq prévient que « si vous avez l’impression de vous retrouver dans plusieurs profils, ou qu’au contraire aucun ne semble correspondre exactement au vôtre, référez-vous à celui qui se rapproche le plus de votre cas ».

1° - La surcharge pondérale de suralimentation

Les kilos superflus viennent se loger sur le visage, le cou, le thorax et le dos. Chez certains, on note la présence d’une « bosse de bison », c’est-à-dire un renflement graisseux situé en dessous la nuque, bien visible de profil.

Le Dr Blairvacq distingue trois stades :

• 1°) seul le thorax est touché (avec un tour de poitrine augmenté) ;
• 2°) la graisse se loge également dans les bras ;
• et 3°) la graisse atteint aussi le ventre.

« Cette localisation spécifique de la graisse est liée à des excès alimentaires répétés qui finissent inéluctablement par faire pencher la balance du mauvais côté », poursuit Raphaël Blairvacq.

Le recours est évident : manger moins et privilégier une alimentation moins riche. Au-delà de cette recommandation, l’ouvrage fournit des conseils hyper-pratiques (comment diminuer les apports en mauvaises graisses, comment lutter contre la fabrication excessive d’insuline, quels aliments privilégier selon le repas, quel « programme sport »… ?).

2° - La surcharge pondérale de sédentarité

Un aspect un peu « bouée » - les fameuses « poignées d’amour » - généralement aggravé par le relâchement des muscles abdominaux, que l’on ne fait plus suffisamment travailler. Seul le tour de taille est augmenté : la surcharge pondérale se limite à 3 kg maximum chez la femme et 5 kg chez l’homme.

« Si le surpoids est plus important, c’est qu’une autre cause est en jeu, et ce n’est plus le même profil », précise le Dr Blairvacq, dont on notera qu’il vient d’ouvrir, à Liège, un centre médical spécialisé dans l’esthétisme (2).

Cette silhouette est typique de ceux qui mangent trop de sucres et qui n’en brûlent pas assez, par insuffisance d’activité physique. Reflet d’une vie (trop) sédentaire, les « poignées d’amour » exposent, à terme, à des risques cardiovasculaires importants.

Objectif : fuir les graisses et les sucres rapides, et privilégier les protéines… ainsi que l’activité physique !

3° - La surcharge pondérale abdominale nerveuse

Le problème se concentre principalement sur le devant de l’abdomen : le gras se loge « en bouclier », et dessine une sorte d’hexagone proéminent sur le ventre, du sternum au pubis. Cet hexagone est bordé de deux fossettes allongées sur les flancs. De profil, le ventre semble pointu.

Raphaël Blairvacq observe qu’à ce profil correspondent trois symptômes quasi systématiques :

• des pulsions sucrées ;
• des crampes et de la spasmophilie ;
• ainsi que des ballonnements en situation de stress.

Seul le tour de taille est augmenté, et la surcharge pondérale n’excède pas dix kilos. « Cette surcharge localisée débute et s’aggrave avec le stress », lit-on. « Chaque épisode anxieux, chaque situation angoissante vous fait gonfler un peu plus. Par contre, en période de repos, de vacances, c’est-à-dire quand vous vous sentez serein, vous « déballonnez » : votre ventre s’aplatit comme par enchantement ».

Principe : l’anxieux, le stressé, a tendance à sauter des repas, et à manger de manière compulsive (souvent du sucré). C’est donc à cela qu’il faut s’attaquer : conseils détaillés dans « Maigrir selon votre silhouette ».

4° - L’obésité athérogène

Le ventre est gros, rond, partant vers l’avant, mais aussi dur et généralement zébré de vaisseaux. Sur les côtés, on retrouve deux bourrelets latéraux, de type « poignées d’amour ». Ce genre de surcharge pondérale, apprend-on, s’accompagne systématiquement de somnolence après les repas, tout particulièrement après le déjeuner, aggravée par la consommation d’alcool.

Le déclenchement est progressif, et ce profil concerne en général les femmes après 45 ans et les hommes après 40 ans. Cette silhouette prédispose aux risques cardiovasculaires.

Priorité : diminuer l’ingestion de calories avec une alimentation légère pour enclencher la perte de poids, mais aussi réduire le cholestérol et les sucres, et augmenter les oméga-3. Les exercices physiques sont destinés à renforcer la sangle abdominale et empêcher le relâchement musculaire.

5° - L’obésité métabolique pré-diabétique

Le ventre est gros, voire très gros, rond, chaud et blanc. « Il ressemble à un ventre de grenouille », compare le Dr Blairvacq. « Les jambes, à l’inverse, sont plutôt minces et graciles, peu musclées. » Seul le tour de taille est augmenté, alors que « le pli cutané est étonnamment mince, parce que la graisse est localisée dans les profondeurs ».

Ce type d’obésité est associé au (pré) diabète de type 2. Raphaël Blairvacq souligne : « Votre surcharge pondérale est associée à des troubles de la régulation des sucres. Il est donc impératif que votre régime soit particulièrement strict sur les apports alimentaires sucrés. Il n’est pas question de les interdire tous, mais simplement d’en privilégier certains et d’éliminer ceux qui vous portent préjudice ». Seront autorisés les sucres dits à index glycémique bas : légumes, fruits, pain, pâtes, riz…

6° - La surcharge pondérale glutéale (ou culotte de cheval)

La graisse s’installe à l’extérieur de la cuisse, sous la crête iliaque (bord supérieur du bassin), jusqu’à la moitié de celle-ci. La cellulite se dépose également sur la face interne du genou. On notera que « le plus souvent, le buste est plutôt maigre, suite généralement à des régimes répétés ».

Pourquoi grossit-on de cette manière ? Parce que « les zones de stockage des graisses sont sous l’influence des hormones sécrétées par les ovaires. Quand il existe des troubles hormonaux, ce qui est fréquent au cours de la vie « normale » d’une femme, cela influe directement sur le métabolisme des graisses : leur élimination peut être stoppée, pendant que sera favorisé, au contraire, leur stockage. C’est aussi pour cette raison que la graisse contenue dans la zone fessière est, hélas, particulièrement résistante au régime… »

Dans ces conditions, le régime alimentaire ne présente qu’une efficacité très, très relative. Il est nécessaire de réduire les sucres, les mauvaises graisses et le sel (qui provoque une rétention d’eau), mais cela doit être assorti d’autres mesures de type plantes, exercice physique, cosmétiques et traitements complémentaires.

7° - La surcharge pondérale héréditaire (ou culotte de zouave)

Le surpoids concerne toute la partie du corps qui se situe entre les genoux et le nombril, avec une forme « en violon » caractéristique.

Pourquoi « héréditaire » ? Parce qu’on naît avec une tendance à ce type d’embonpoint, qui évolue par à-coups successifs, à des moments précis de l’existence (puberté, pilule, grossesse…). La culotte de zouave est fréquemment associée à une surcharge pondérale circulatoire veineuse ou lymphatique. Ici aussi, les troubles hormonaux jouent un rôle crucial. Culotte de cheval et petit bedon s’associent.

Il est nécessaire d’éliminer les sucres rapides, ainsi que le sel. Il faut privilégier le pain complet, les pâtes, le riz, les céréales complètes…, et bannir les plats préparés, les gâteaux, les charcuteries, les conserves…

L’activité physique repose en particulier sur la marche et le vélo, afin d’aider à affiner le bas du corps en tonifiant les muscles et en les redessinant.

8° - La surcharge pondérale circulatoire (bottes veineuse et lymphatique)

Elle concerne essentiellement le bas du corps, ainsi que les bras. Toute la jambe est alourdie jusqu’à la cheville. Les personnes se plaignent de lourdeurs de jambes, de gonflements et d’œdèmes. Elles présentent souvent une cambrure excessive du dos, ainsi qu’une couperose du visage.

La cause est hormonale, avec notamment une saturation du système de drainage du corps. Les apports en oxygène des tissus diminuent localement, avec ralentissement des échanges entre les cellules graisseuses, ce qui favorise l’installation de la cellulite.

En raison d’une tendance à la rétention d’eau, il faut diminuer l’apport en sel, et opter pour des aliments « draineurs », singulièrement ceux riches en protéines. Les légumes – non salés ! – sont indiqués.

(1) http://www.leduc-s.com/index.cfm
(2) www.espacemedicalrogier.be



Dernière mise à jour: janvier 2024

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