C'est vrai, on mange avec les yeux !

news La faim modifie la vision et nous fait percevoir, inconsciemment, les choses de manière différente. Explication.

On mange avec les yeux, dit-on. Et c’est vrai que lorsque la faim tenaille, nous avons tendance à surestimer les portions que nous nous sentons capables d’ingérer. On peut considérer que ce mécanisme repose sur une activité cérébrale complexe, qui module notre perception. Une équipe française, attachée à l’université de Nice, s’est posé la question de savoir si la réaction en situation de faim renvoyait systématiquement, ou non, à un processus cérébral conscient.

Pour mieux comprendre, voici l’expérience réalisée par ces chercheurs, et qu’ils relatent dans la revue « Psychological Science ». Un groupe d’une cinquantaine d’étudiants a été constitué. Tous affichaient un IMC (indice de masse corporelle) normal. On leur a demandé de se présenter sans avoir mangé depuis plusieurs heures. A leur arrivée, ils ont été informés que les tests avaient été retardés. Ils sont revenus après une heure ; sachant que la moitié avaient entre-temps pu prendre une collation, alors les autres sont restés l’estomac vide.

Les besoins vitaux et immédiats

Phase deux. Les participants ont été placés devant un écran d’ordinateur. A tour de rôle, ils ont visionné une centaine de mots, affichés durant une période extrêmement brève, à la limite de la capacité de perception consciente. Les participants devaient signaler les mots qu’ils avaient perçus comme étant les plus lumineux ; tout en identifiant ceux qui avaient trait à la nourriture. Rappelons qu’il leur était impossible de réellement « lire », à peine pouvaient-ils « percevoir ».

Résultat : par rapport à ceux qui avaient mangé, les sujets qui n’avaient pas eu la possibilité de s’alimenter signalaient systématiquement les mots à connotation alimentaire comme étant les plus « brillants », alors qu’ils parvenaient beaucoup mieux à les repérer. Puisqu’un raisonnement cérébral conscient n’a pas pu intervenir, la différence se situe donc dans la perception, et dans un mécanisme ultérieur inconscient.

« Sans que nous nous en rendions compte, il y a quelque chose en nous qui sélectionne l’information en fonction de nos besoins vitaux et immédiats », ajoute l’un des auteurs de cette étude. L’instinct de survie, sans doute.



Dernière mise à jour: juillet 2022

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