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Ces hommes avec des pieds de singe
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Alors que l’immense majorité des êtres humains présentent des pieds rigides, la structure est beaucoup plus souple chez certains individus.
Et cela les rapproche des singes. Cette particularité a été identifiée par des chercheurs de l’université de Boston, dans le prolongement de leurs recherches sur Australopithecus sediba, une espèce découverte récemment, qui vivait voici quelque deux millions d’années dans le sud de l’Afrique, et qui pourrait représenter une forme intermédiaire entre les premiers australopithèques et le genre humain (Homo).
Sur le plan anatomique, Australopithecus sediba montre des mélanges de traits primitifs et très modernes. Les spécialistes américains s’intéressent notamment à la façon dont il se déplaçait, et donc forcément à ses pieds et à la manière dont ces membres ont évolué au fil du temps. C’est dans ce contexte qu’ils ont réalisé une expérience auprès de plusieurs centaines de visiteurs du Musée des Sciences de Boston.
Les empreintes sur le sable
Les participants ont été invités à marcher pieds nus sur un tapis spécial, permettant d’analyser les caractéristiques plantaires. Le résultat montre que 90% des participants ont les pieds rigides, avec des os bien serrés par les ligaments ; une caractéristique nécessaire au maintien de la stabilité au sol. Par contre, chez une personne sur dix, la partie centrale du pied est beaucoup plus flexible, à l’instar du singe qui doit s’agripper aux branches et s’élancer.
Cette caractéristique offre une meilleure capacité de propulsion, poursuivent les auteurs, sachant que la plupart des humains aux pieds souples n’ont pas conscience de présenter cette particularité. D’ailleurs, aucune différence dans la vitesse de déplacement n’est observée entre les pieds rigides et souples. « La meilleure manière de savoir si vous possédez ce trait consiste à observer les empreintes que vous laissez dans le sable lorsque vous marchez pieds nus sur une plage : si la partie centrale laisse une crête importante, c’est peut-être votre cas », explique l’un des spécialistes. L’autre différence pourrait résider dans la démarche : les individus aux pieds souples ont tendance à les ramener vers l’intérieur.
