Pourquoi cette manie de ne rien jeter ?

news Les « amasseurs » sont incapables de jeter quoi que ce soit. Les spécialistes parlent de « trouble de la thésaurisation ». Que se passe-t-il dans le cerveau ?

Le problème peut prendre des proportions hallucinantes, avec entreposage extravagant d’objets aussi divers qu’inutiles à l’intérieur et à l’extérieur du domicile. Des chercheurs américains (université Yale) ont cherché à mieux cerner les processus cérébraux qui entrent en jeu chez ces personnes au moment de la prise de décision (jeter ou garder). Pour cela, les spécialistes ont eu recours à l’imagerie fonctionnelle (IRMf), qui permet de visualiser en temps réel l’activité des différentes régions du cerveau.

Trois groupes de volontaires ont été constitués : des patients souffrant de troubles de la thésaurisation, d’autres présentant des Toc (troubles obsessionnels compulsifs) et des « témoins », ne manifestant aucun de ces problèmes. L’expérience a consisté à demander à chacun de décider, en moins de six secondes, s’il gardait ou supprimait des messages (e-mails) indésirables, qui lui étaient destinés ou non. Première observation : les sujets présentant un trouble de la thésaurisation ont gardé davantage de messages, ont mis plus de temps à se décider et ont fait état d’une plus forte anxiété, et même de tristesse, au moment de poser leur choix.
Concernant l’examen de l’activité cérébrale, il est apparu que deux régions s’activaient différemment chez les « amasseurs » : le cortex cingulaire antérieur et l’insula, impliqués dans la gestion des émotions. Les chercheurs, cités par Santé Log, expliquent : « Les décisions sont entravées par cette activité anormale dans ces régions du cerveau. Ces personnes perdent la capacité à porter des jugements relatifs, de sorte que la décision devient absolument écrasante ». L’identification de ces anomalies cérébrales pourra faciliter l’évaluation par imagerie de ces troubles, et peut-être contribuer au développement de traitements spécifiques.

Un article sur le sujet a été publié dans la revue « Archives of General Psychiatry ».



Dernière mise à jour: juillet 2022

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