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Enfant désiré ou non : quelle influence sur son développement ?
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Un enfant dispose-t-il des mêmes capacités selon qu’il soit né d’une grossesse non désirée ou, au contraire, ardemment attendue ?
La question peut paraître saugrenue, mais elle a fait l’objet d’une série de travaux qui semblent indiquer qu’une différence existe selon les circonstances de la conception. Une équipe britannique (université d’Oxford) a voulu en avoir le cœur net, en conduisant une étude auprès d’une très large population d’enfants (près de 12.000), recrutés à l’âge de 9 mois, et soumis à une évaluation de leur développement à 3 ans et à 5 ans.
A l’entame, il a été demandé aux mères de spécifier la nature du « désir d’enfant » :
• grossesse non désirée et jamais « intégrée »,
• grossesse non désirée mais finalement bien accueillie,
• grossesse planifiée et rapidement mise en route,
• grossesse planifiée mais déclenchée après une période prolongée, et grossesse par procréation médicalement assistée (PMA).
Les résultats (publiés dans le « British Medical Journal ») sont très différents selon qu’on analyse les données « brutes » ou les données « ajustées ». Explication.
• Sur base des données « non ajustées », les scores sont défavorables aux enfants nés de grossesses non planifiées, qu’elles aient été ou non acceptées. Ainsi, à l’âge de 5 ans, les aptitudes verbales de ces enfants accusent un retard de plus de cinq mois par rapport à ceux issus d’une grossesse planifiée ; alors que les enfants d’une PMA bénéficient d’une avance de trois à quatre mois sur tous les autres mômes de leur âge. • Mais, mais… « Ces résultats ne résistent pas à l’ajustement pour les facteurs confondants, et particulièrement pour les facteurs sociodémographiques », souligne le Dr Roseline Péluchon, du « Journal international de Médecine ». En analyse ajustée, le retard constaté chez les enfants nés d’une grossesse non planifiée disparaît, alors que s’atténue l’avance des enfants nés de la PMA. |