Maladie : on connaît les risques... et alors ?

news Connaître son risque génétique de développer une maladie n’empêche pas, loin s’en faut, de continuer à adopter des comportements néfastes.

Comme l’explique la Dr Roseline Péluchon (JIM), « plusieurs sociétés américaines proposent en ligne un diagnostic génétique qui vous indiquera si vous êtes porteur des marqueurs génétiques de risque de maladie d’Alzheimer, de cancer du sein ou encore de maladie de Crohn ». Face aux questions éthiques que soulèvent ces tests, les sociétés répondent que la connaissance du risque génétique motive plus fortement l’individu à modifier ses comportements, afin de prévenir la maladie. Une affirmation intuitive, que dément une étude britannique.

Les chercheurs ont considéré la maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique de l’intestin).

• Le risque de la développer est lié aux antécédents familiaux, et est accentué par la présence de mutations génétiques spécifiques et par le tabagisme.

Un panel de quelque 500 fumeurs a été constitué : tous étaient parents au premier degré d’un patient souffrant de la maladie de Crohn. Ils ont été répartis en deux groupes, avec évaluation du risque selon qu’ils présentaient ou non la mutation génétique. L’intention consistait à déterminer si le fait d’avoir conscience du risque génétique influait sur la motivation à arrêter de fumer (les participants ont tous été accompagnés de la même manière lors de la tentative de sevrage tabagique).
Résultat : cela ne change rien à la motivation pour arrêter de fumer. « L’argument que développent les entreprises qui commercialisant ces test génétiques – une personne avertie modifiera plus sûrement son comportement – ne semble donc pas tenir », poursuit le Dr Péluchon. « C’est qu’il néglige certaines complexités, que connaissaient bien les praticiens confrontés quotidiennement aux difficultés de motiver les patients, atteints de pathologies chroniques, à changer leurs comportements. Le chemin est long est difficile entre la prise de conscience et le passage à l’acte. »

Ces recherches ont été publiées dans le « British Medical Journal ».



Dernière mise à jour: juillet 2022

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