Le dépistage du cancer du sein

dossier La détection précoce du cancer du sein augmente considérablement les chances de guérison. Quelles sont les méthodes qui permettent de déceler les tumeurs, d'affiner le diagnostic et de mieux cibler le traitement ?

La palpation

L’autopalpation des seins doit être pratiquée une fois par mois, toujours au même moment du cycle hormonal. Si vous le souhaitez, demandez à votre partenaire d’y participer ou de s’en charger.

Allongez-vous et pliez le bras droit sous la nuque. Avec la paume de la main gauche, les doigts bien à plat, palpez le sein droit (et l'aisselle). Faites de même main droite - sein gauche, bras gauche sous la nuque.

Le médecin généraliste ou le gynécologue effectuera chaque année une palpation de contrôle, afin de rechercher une déformation, une rétraction ou une ulcération du mamelon ou de l’aréole. Ces modifications peuvent être accompagnées d’un écoulement par le mamelon. Il palpera également les ganglions et les aisselles. Le cancer mammaire peut en effet s’accompagner d’une augmentation du volume des ganglions situés à proximité du sein.

La mammographie

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Il s’agit d’une radiographie qui permet de déceler des irrégularités ou la présence de grosseurs mammaires. Les rayons X permettent de visualiser l’intérieur du sein et de détecter d’éventuelles anomalies. Elle est pratiquée par un radiologue, avec deux radiographies par sein, une de face et une en oblique, ce qui permet de comparer les deux côtés de chaque sein.

La mammographie ne donnera pas un bon résultat chez les femmes de moins de 30 ans avec une poitrine au tissu glandulaire très dense. En ce qui les concerne, l'échographie, nettement plus précise, sera recommandée.

Quels sont les types de mammographie ?

La mammographie de dépistage constitue l’examen de référence pour le dépistage du cancer du sein. Elle permet de mettre en évidence des cancers de petite taille, à un stade précoce, avant l’apparition des symptômes. Elle est généralement réalisée dans le cadre d'un programme national de dépistage du cancer. En Belgique, il s'adresse aux femmes âgées de 50 à 69 ans : c'est le mammotest.

Hormis l'âge, la mammographie s'adresse aux femmes qui présentent des facteurs de risque particuliers (antécédents médicaux, cas familiaux...).

La mammographie de diagnostic se déroule selon le même procédé que pour le dépistage et avec le même appareillage, mais elle est réalisée lorsqu’une femme présente des symptômes pouvant évoquer un cancer du sein (écoulement du mamelon, rougeur de la peau, nodule). L'examen comprend une mammographie de base et des clichés supplémentaires axés sur les zones présumées dangereuses.

Chez les femmes en âge de procréer (donc non ménopausées), la mammographie sera réalisée dans la première partie du cycle menstruel (de préférence entre le 8ème et le 12ème jour après le début des règles). Les seins sont à ce moment-là plus faciles à examiner, moins denses et surtout nettement moins douloureux.

Aucune préparation n’est nécessaire avant une mammographie. Un haut sur une jupe ou un pantalon permettra de se sentir plus à l'aise. Il est recommandé d'apporter ses anciennes radios afin que le médecin puisse les comparer avec les nouveaux clichés et ainsi identifier d'éventuelles modifications.

L'échographie

L'émission d’ultrasons permet d'obtenir une image très détaillée de l'intérieur du sein. L'échographie mammaire est souvent réalisée en complément d’une mammographie. Elle est indolore et les deux seins sont inspectés l’un après l’autre. Elle est utile pour déterminer la nature de nodules suspects découverts lors de la palpation ou de la mammographie. Les anomalies détectées par échographie ne sont pas forcément cancéreuses. D'autres examens, singulièrement la biopsie, sont nécessaires pour établir un diagnostic formel.

Quand effectuer une échographie ?

• Lorsque la mammographie a montré une anomalie.

• En tant qu'examen de dépistage complémentaire, sans anomalie détectée au préalable.

• Lorsque la densité des seins ne permet pas d’obtenir une mammographie de qualité, ce qui est fréquemment le cas chez les moins de 30 ans.

• Chez les femmes enceintes, dans la mesure où les rayons X utilisés pour la mammographie sont néfastes. Les ultrasons sont sans danger pour le foetus.

Contrairement à la mammographie, l'échographie mammaire peut être réalisée à n’importe quel moment du cycle menstruel.

La résonance magnétique (IRM)

L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est un examen réalisé avec un appareil intégrant un aimant très puissant. Des ondes électromagnétiques sont projetées sur la zone du corps que l’on veut observer. Les images sont ensuite assemblées par ordinateur pour obtenir une visualisation très précise des organes. L'IRM du sein ne remplace pas la mammographie ou l'échographie. Elle ne constitue d'ailleurs pas un examen systématique dans l'élaboration d'un diagnostic de cancer du sein.

Cet outil supplémentaire intervient notamment pour différencier une anomalie bénigne et une anomalie cancéreuse chez les femmes présentant un risque élevé de cancer mammaire, ou pour évaluer la réponse à une chimiothérapie préopératoire. Elle permet aussi de diagnostiquer une récidive après une chirurgie conservatrice.

La tomosynthèse

Cette méthode de dépistage a été réalisée pour la première fois en Belgique au CHU Tivoli (La Louvière). Il s’agit d’une technique complémentaire à l’échographie, à l’IRM et à la mammographie. Elle permet de visualiser des détails invisibles avec les autres méthodes. La tomosynthèse de diagnostic mammaire aide ainsi à la détection de micro-opacités stellaires.

En fonction des résultats obtenus en recourant à ces techniques, souvent associées, le sénologue décidera de procéder à une ponction ou à une biopsie.

La ponction

La ponction cytologique consiste à prélever des cellules dans la zone suspecte. Ces cellules seront ensuite analysées au microscope afin d’identifier la nature de la lésion, de décider si un traitement est nécessaire et si c’est le cas, d’orienter le choix du traitement. Les cellules sont prélevées à travers la peau (prélèvement percutané) avec une seringue : on parle de ponction à l’aiguille fine. Plus rarement, lorsque la lésion évoque un cancer, cette ponction sera aussi effectuée dans les ganglions de l’aisselle.

Rapide et peu douloureuse, cette intervention ne nécessite pas d’anesthésie ou d’hospitalisation. Elle est réalisée par le gynécologue, le radiologue ou le chirurgien. Toutefois, elle est progressivement délaissée au profit de la biopsie, dans la mesure où la ponction cytologique n’est pas suffisante pour établir avec précision la malignité de l'atteinte.

La biopsie

La biopsie consiste, par une technique chirurgicale, et sous anesthésie régionale (péridurale), locale ou générale, à enlever tout ou partie du tissu mammaire suspect (identifié par les examens d'imagerie).

On distingue plusieurs types de biopsie.

La biopsie percutanée

Une biopsie percutanée consiste à prélever des fragments de tissu avec une aiguille, à travers la peau. Elle est réalisée par un radiologue. Les tissus sont ensuite analysés au microscope afin de déterminer si la lésion est cancéreuse ou non, et d’orienter le traitement.

Selon le diamètre de l’aiguille, on parle de microbiopsie (3 à 5 millimètres) ou de macrobiopsie (5 à 10 millimètres). Il s'agit bien de techniques de diagnostic et pas de traitement.

L'examen ne laisse pas de cicatrice. Il permet d'éviter une intervention chirurgicale lorsque l’analyse montre que l’anomalie est bénigne.

Le déroulement. Une microbiopsie dure environ vingt minutes et une macrobiopsie environ une demi-heure. L’introduction de l’aiguille dans la peau nécessite une petite incision (sous anesthésie locale). Entre dix et vingt prélèvements sont réalisés. A l’issue de la biopsie, la peau peut prendre une coloration bleue et présenter des ecchymoses au point de piqûre. Cela disparaît après deux à trois jours. L’analyse en laboratoire dure quelques jours.

La biopsie stéréotaxique

Elle est effectuée sous contrôle par rayons X, afin de permettre au radiologue de visualiser avec précision le passage de l'aiguille jusqu'à la zone mammaire suspecte. Cette technique est privilégiée lorsque la lésion est très petite et non palpable ou qu’elle n’est pas bien visible à l’échographie.

L’examen dure en moyenne vingt à trente minutes. La patiente quitte rapidement l'hôpital. Si elle est réalisée sous échographie, on parle de biopsie échoguidée.

Le déroulement. Sur la table d'examen, la patiente est allongée sur le ventre, torse nu. Une ouverture permet le passage de son sein, maintenu comprimé comme lors d’une mammographie. Cette position, parfois inconfortable, devra impérativement être conservée pendant toute la durée de la biopsie. Après les prélèvements, le sein est décomprimé et la patiente peut se remettre sur le dos. Une compression manuelle est exercée sur la partie du sein où la ponction a été réalisée afin d’éviter la formation d'un hématome. Un pansement compressif est posé durant quarante-huit heures pour prévenir l'hématome et favoriser la cicatrisation. Ensuite, la patiente peut reprendre normalement ses activités, en évitant les efforts avec le bras du côté du prélèvement. En cas de douleurs, le paracétamol suffit.

La biopsie chirurgicale

Elle consiste à enlever une partie ou la totalité de l'anomalie, identifiée par les examens d’imagerie (mammographie, souvent associée à une échographie). Elle est réalisée dans le cas où une biopsie percutanée n’a pas permis d'établir le diagnostic de cancer.

Le déroulement. Le prélèvement est réalisé par un chirurgien, sous anesthésie générale. L'échantillon de tissu est directement analysé par un anatomopathologiste, alors que la patiente se trouve toujours en salle d'opération. C’est ce qu’on appelle un examen extemporané.

Après avoir pris connaissance des résultats, le chirurgien modulera la suite de l'intervention. Dans les cas sévères, il peut ainsi agir rapidement et énergiquement. La patiente doit d'ailleurs être informée de cette possibilité avant de se soumettre à la biopsie et signer un accord pré-opératoire autorisant le médecin à procéder de la manière qu'il juge la plus adaptée.

Source: Institut National du Cancer (www.e-cancer.fr) - Fondation contre le Cancer (www.cancer.be) - www.lemammotest.be

Dernière mise à jour: octobre 2016

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