Médicaments cardiovasculaires : les inégalités hommes - femmes

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news Lorsqu’ils prescrivent un traitement cardiovasculaire, la plupart des médecins ne l’adaptent pas en fonction du sexe du patient : or, les hommes et les femmes réagissent différemment.

Des experts de la Société européenne de cardiologie attirent l’attention de leurs confrères sur cette réalité, cernée par des recherches réalisées à l’université Complutense de Madrid. Comme l’explique la revue médicale Le Généraliste, « de manière générale, les hommes et les femmes n’absorbent pas, ne distribuent pas et n’excrètent pas les médicaments de la même façon », sachant aussi que « les femmes reçoivent moins souvent des traitements cardiovasculaires préventifs, et lorsque c’est le cas, elles sont traitées de manière moins agressive que les hommes ».

Le même médicament, la même dose, mais pas le même effet


Qui plus est, les femmes sont plus souvent exposées à des effets secondaires liés à ces médicaments : on estime que les événements indésirables sont 50% à 70% plus fréquents chez elles et ils tendent à être plus sérieux. On pense notamment aux torsades de pointe (trouble du rythme cardiaque qui peut conduire à la mort subite) et aux saignements sévères. Le point clé, c’est qu’on préconise la même dose de médicament quel que soit le sexe. Or, poursuit Le Généraliste, « il existe des différences de pharmacocinétique (la façon dont le médicament est absorbé, distribué et excrété dans l’organisme) et de pharmacodynamique (la relation entre la concentration de médicament et son effet) ». Ce qui signifie donc qu’un même médicament, à la même dose, agit différemment selon qu’il est administré à un homme ou à une femme. Ceci vaut non seulement pour les effets secondaires, mais aussi pour le bénéfice : ainsi, l’aspirine présente un effet protecteur plus important contre l’AVC chez la femme, mais protège mieux les hommes contre l’infarctus du myocarde.

Les auteurs insistent sur la nécessité de développer des lignes directrices pour moduler les prescriptions cardiovasculaires en fonction du sexe, d’inclure bien davantage les femmes dans les essais cliniques (le profil classique des participants est celui d’un homme d’âge mûr) et de mieux informer les médecins sur l’impact hétérogène des traitements selon qu’ils sont prescrits à un homme ou à une femme.

Source: European Heart Journal - Cardiovascular Pharmacotherapy (https://academic.oup.com/eh)

Dernière mise à jour: août 2017
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