J’ai déjà vu cette tête quelque part...
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La reconnaissance d’un visage est un processus complexe, qui fait notamment intervenir la zone du cerveau chargée d’analyser le contexte.
En fait, il nous faut plus de temps pour reconnaître un visage quand on le voit dans une situation inattendue, inhabituelle. Lorsque la personne nous est bien connue, cela se joue en une fraction de seconde, par exemple si l’on croise par surprise un collègue à la sortie du cinéma. Un très bref instant peut être nécessaire pour le « resituer ». Quand il s’agit d’un visage (beaucoup) moins familier, c’est encore plus compliqué : nous serons bien plus susceptibles de l’identifier dans l’environnement où les traits ont été mémorisés, alors qu’ailleurs, cela relève parfois de la mission impossible. « Je l’ai déjà vu, mais où… ? », en somme.
Des chercheurs de l’université de Londres ont exploré ce processus. Ils ont recruté un groupe d’adultes et leur ont présenté des visages inconnus, sous plusieurs angles et dans des situations diverses. Pendant l’expérience, l’activité cérébrale a été scrutée par résonance magnétique. Il s’avère d’abord que les visages affichés à plusieurs reprises sont assez bien mémorisés, mais cette faculté de reconnaissance est modulée par le contexte dans lequel ils ont été vus auparavant.
Ainsi, un visage qui avait pourtant été reconnu précédemment ne le sera plus forcément si son environnement change radicalement. Quant à l’observation du cerveau, elle montre que deux zones interviennent lors des processus de mémorisation et de reconnaissance : 1°) logiquement, celle qui est impliquée dans l’apprentissage des nouvelles informations sur les visages et la mise à jour de leur caractère familier, et 2°) celle qui est chargée de l’analyse du contexte, avec traitement des émotions.
Voilà qui explique certaines de nos erreurs et en tout cas de nos hésitations.