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Rhumatisme de l’enfant : arthrite juvénile idiopathique (AJI)
dossier
Voir aussi l'article : Témoignage sur l'arthrite juvénile : « Je ne pouvais quand même pas avoir une maladie de vieux ! »
Causes de l’arthrite juvénile idiopathique
Des facteurs externes
L’AJI est-elle héréditaire ?
Voir aussi l'article : Spondylarthrite : un ensemble de maladies rhumatismales difficiles à détecter
Le différentes formes d'arthrite juvénile idiopathique
L’AJI se présente sous différentes formes, qu’on distingue essentiellement sur base de la présence ou de l’absence de symptômes systémiques comme la fièvre, les éruptions cutanées, les troubles cardiaques (AJI systémique) durant les six premiers mois et le nombre d’articulations atteintes (AJI oligo ou poly-articulaire).
1. AJI oligoarticulaire
La forme la plus fréquente (40-50%).
4 articulations maximum sont enflammées en même temps. Il s’agit généralement de grandes articulations comme le coude, le genou ou la cheville. Dans un tiers des cas, le nombre d’articulations enflammées augmente jusqu’à 5 ou davantage au bout de six mois.
Deux sortes :
AJI oligoarticulaire à début précoce
Elle touche surtout les petites filles entre 2 et 4 ans. En plus des inflammations articulaires, beaucoup d’enfants développent une inflammation chronique de l’iris (uvéite postérieure ou iridocyclite). Si celle-ci n’est pas dépistée et traitée, elle peut entraîner de graves lésions oculaires. Comme l’uvéite postérieure passe souvent inaperçue, l’œil ne rougissant pas et l’enfant ne se plaignant pas de problèmes de vue, les enfants à risque doivent subir une biomicroscopie chez un ophtalmologue tous les trois à six mois. La présence dans le sang d’anticorps antinucléaires augmente le risque d’inflammation oculaire.
AJI oligoarticulaire étendue ou tardive (extended oligo-articulair)
Cette forme concerne surtout les garçons de 10 à 15 ans. La maladie débute généralement par l’inflammation d’une grande articulation comme un genou, une cheville ou une hanche. La plupart des patients sont porteurs du gène HLA-B27, fréquent chez les adultes souffrant de Spondylarthrite ankylosante ou maladie de Bechterew.
- Un tiers des enfants souffre d’une inflammation aiguë de l’iris antérieur (uvéite antérieure ou iridocyclite). L’œil est rouge et douloureux. Dans un stade ultérieur, l’inflammation peut diminuer l’acuité visuelle ou entraîner des migraines. Un suivi systématique de l’oculiste est essentiel pour éviter des complications comme le glaucome ou la cataracte.
- Dans certains cas, la maladie peut toucher la colonne vertébrale. L’inflammation de la colonne ou des articulations du bassin peut déclencher des maux de dos. Avant, cette forme s’appelait spondylite juvénile. Elle est apparentée à la maladie de Bechterew ou spondylarthrite ankylosante, qui touche les jeunes adultes. Les deux affections appartiennent à un groupe qui reprend aussi les maladies intestinales chroniques, comme la colique ulcéreuse et la maladie de Crohn.
- Elle va souvent de pair avec l’enthésite, une inflammation de l’insertion du tendon, souvent au niveau du genou, du talon ou de la voûte plantaire (Artritis psoriatica). Les garçons sont plus touchés que les filles, souvent après l’âge de six ans.
- Certains enfants peuvent souffrir, des années plus tard, de psoriasis. La peau des coudes et des genoux est la plus touchée et les ongles présentent des déformations (rhumatisme psoriasique).
Le pronostic est généralement bon, dans cette forme d’AJI. La plupart des enfants souffrant de rhumatisme oligoarticulaire guérissent au d’un certain temps. Les articulations continuent à fonctionner normalement. Ce rhumatisme se déroule moins bien dans un tiers des cas. La maladie s’étend alors au bout d’un semestre et peut toucher plus de quatre articulations en même temps. Elle peut devenir chronique, s’accompagner de problèmes de dos (spondylarthrite), de maladies intestinales ou d'arthrite psoriasique.
Voir aussi l'article : Arthrite psoriasique ou rhumatisme psoriasique : symptômes et traitements
2. AJI polyarticulaire
Cette forme se manifeste entre trois et six ans ou entre dix et douze ans. Un quart des petits patients atteints d’AJI développe la forme polyarticulaire. Les fillettes sont un peu plus souvent atteintes que les garçonnets.
Plusieurs articulations
Plusieurs articulations s’enflamment d’emblée (cinq ou plus), essentiellement les petites articulations des mains et des pieds.
Facteur rhumatoïde
On distingue deux sous-formes, en fonction de la présence ou de l’absence d’un auto-anticorps dans le sang, le facteur rhumatoïde (FR) : le FR négatif et le FR positif.
• AJI polyarticulaire sans FR
Cette forme, dite séronégative, est caractérisée par l’inflammation d’au moins 5 articulations et se présente surtout chez les filles de cinq à sept ans. C’est une inflammation symétrique d’articulations de tailles diverses des membres qui s’accompagne de symptômes fluctuants tels que fatigue, légère fièvre ou anémie. Une uvéite, une inflammation interne d’une ou plusieurs couches de l’œil, peut également se développer.
• AJI polyarticulaire avec FR
Elle est très rare, touchant environ 5% des cas d’AJI, les filles plus souvent que les garçons, après l’âge de dix ans. Initialement, les petites articulations des pieds et des mains sont touchées mais d’autres articulations suivent et peuvent rapidement subir des dommages. Plus tard, d’autres symptômes peuvent se manifester, comme des kystes sous-cutanés et des inflammations des vaisseaux sanguins. On a là affaire à une forme juvénile d’arthrite rhumatoïde.
Pronostic
Le développement de la maladie est difficilement prévisible. Il varie selon les enfants. Certains réagissent mieux au traitement que d’autres. Le pronostic est toutefois un rien plus optimiste en cas de forme sans FR.
3. AJI systémique
C’est la forme la plus courante (± 10%) et la plus complexe. Elle se manifeste chez les enfants des deux sexes, généralement avant l’âge de 5 ans, bien qu’elle puisse aussi apparaître plus tard.
Symptômes généraux
Cette variante peut enflammer les articulations mais aussi de nombreux organes comme le foie, la rate, les ganglions lymphatiques, le péricarde et la plèvre pulmonaire. La maladie se déroule selon un cycle irrégulier, avec des périodes actives et des rémissions. L’enfant peut être très accablé quand la maladie est active. Certains ne sont victimes que d’une seule crise durant leur vie.
- L’arthrite, qui touche au moins 5 articulations, peut se développer dès le début ou par la suite. Elle peut aussi s’aggraver. Elle provoque des déformations et des excroissances.
- L’enfant a beaucoup de fièvre et peut voir apparaître des plaques rouges qui disparaissent au bout de quelques heures durant les phases actives.
- Les douleurs musculaires peuvent persister plusieurs semaines.
- Le foie et la rate sont plus gros que la normale.
- Gonflement des ganglions au cou et dans l’aine.
- Inflammation du péricarde et pleurite : respirer fait mal à la poitrine et l’enfant se sent oppressé.
Pronostic
Le rhumatisme systémique de l’enfant est difficile à traiter et les inflammations des articulations sont tenaces.
Maladie de Still chez les adultes (AOSD)Quand l’arthrite juvénile idiopathique systémique se manifeste après l’âge de 16 ans, on parle de maladie de Still chez les adultes, en anglais « Adult-onset Still’s disease » (AOSD). Elle survient surtout chez de jeunes adultes, très rarement au-delà de 40 ans. Contrairement aux autres affections rhumatoïdes classiques, la maladie de Still ne provient pas d’une attaque des anticorps. Elle est donc répertoriée dans les maladies auto-inflammatoires et est une inflammation généralisée plutôt qu’une affection rhumatismale classique. SymptômesUne ou plusieurs crises durant des semaines ou plus, accompagnées de : • Pic de fièvre, souvent >39°C • Eruption cutanée, couleur saumon • Mal de gorge • Douleurs articulaires persistant plus de 2 semaines, allant généralement de pair avec une inflammation (gonflement, arthrite) • Ganglions lymphatiques, foie et rate peuvent grossir, la fonction du foie peut être altérée. DéroulementMalgré son début agressif, la maladie disparaît endéans l’année dans la moitié des cas. Elle peut ressurgir par la suite mais le risque de rechute diminue avec l’âge. Durant l’éruption, la maladie de Still peut donner lieu à des complications ennuyeuses, qui peuvent même engager le pronostic vital, comme une grave inflammation du péricarde ou la formation de caillots. Heureusement, ces complications se traitent facilement et ne se présentent que chez un faible pourcentage de patients. Un tiers des personnes atteintes ne se plaint pas de dommages articulaires. Un autre tiers fait mention de lésions limitées, surtout aux poignets, aux doigts, aux chevilles et aux orteils. Le dernier tiers subit une forme agressive de la maladie, qui touche les hanches et les épaules en plus des articulations précitées. La pose d’une prothèse de la hanche ou de l’épaule peut soulager ces patients. TraitementLe traitement est comparable à celui de l’arthrite rhumatoïde. On prescrit des antiinflammatoires si nécessaire et on doit administrer des médicaments contre le rhumatisme, tels que le méthotrexate ou l’azathioprine à certains patients. D’autres reçoivent un traitement anti-TNF.
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Rhumatisme chez l'enfant : les symptômes
Articulations enflammées et douloureuses
- Les articulations atteintes sont gonflées, chaudes, parfois rouges;
- Douleurs articulaires;
- Limitation de la fonction : il devient difficile de plier et d’étirer l’articulation, à cause de sa raideur, de l’œdème ou de la douleur, surtout le matin ou après une station prolongée dans la même position. L’enfant peut boîter ou bouger trop peu à cause de ces problèmes.
Fièvre
Eruption cutanée
Elle est couleur rose saumon dans le cas de l’arthrite systémique mais il peut aussi s’agir de plaques rouges qui disparaissent au bout de quelques heures.
Inflammation oculaire
- En cas d’AJI oligoarticulaire à début précoce, il peut y avoir une inflammation chronique de l’iris (uvéite postérieure ou iridocyclite). Si elle n’est pas diagnostiquée et soignée, elle peut entraîner de graves lésions oculaires. Comme l’uvéite postérieure passe souvent inaperçue -l’œil ne rougit pas et l’enfant ne se plaint pas d’une mauvaise vue-, les enfants présentant un risque élevé doivent subir une biomicroscopie (lampe à fente) tous les trois à six mois. La présence dans le sang d’anticorps anti-nucléaires augmente le risque d’inflammation.
- Un tiers des enfants atteints d’une AJI oligoarticulaire tardive souffre d’une inflammation aigue de la partie antérieure de l’iris (uvéite antérieure). L’œil est rouge et douloureux. Par la suite, le problème peut s’accompagner de migraine ou d’une baisse de la vue. Un contrôle systématique d’un ophtalmologue est essentiel pour prévenir des complications comme le glaucome ou la cataracte.
Inflammation de l’insertion du tendon (enthésite)
Maux de dos
Gonflement du foie, de la rate ainsi que des ganglions lymphatiques du cou et de l’aine
Douleur à la poitrine, en respirant, et oppression
Voir aussi l'article : Syndrome de Lennox-Gastaut : une forme sévère d’épilepsie chez l'enfant
Conséquences possibles
Les conséquences à long terme dépendent du type et de la gravité de la maladie ainsi que de la rapidité et de la fiabilité du traitement. En général, après avoir été gonflés et douloureux pendant des années, muscles et articulations guérissent spontanément. Un traitement de qualité permet d’éviter une invalidité ou une faiblesse musculaire permanentes ou au moins de les réduire au minimum.
Après quelques années, près de la moitié des jeunes patients ne présentent plus d’anomalies nettes.
Un enfant sur quatre guérit dix ans ou plus après le début de la maladie mais conserve des lésions ou une perte considérable de sa masse musculaire.
Entre 25 et 50% des malades continuent à souffrir d’inflammations articulaires actives à l’âge adulte. Actuellement, il n’est pas possible de prévoir l’évolution de l’affection ni l’apparition de lésions permanentes.
Qualité de vie
L'AJI peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie de l’enfant et de sa famille. Il faut supporter la douleur chronique, les raideurs articulaires, les déficiences physiques, une apparence et une vie différentes de celles de ses camarades, l’incertitude quant à l’évolution de l’affection et à l’avenir, la dépendance aux médicaments, les effets secondaires de ceux-ci, les nombreuses consultations médicales… Tout cela requiert énormément de courage et d’énergie de la part des jeunes et de leur famille. Le risque de restrictions des activités augmente en fonction de la durée de la phase inflammatoire active.La raideur des articulations diminue l’agilité et empêche les jeunes enfants de découvrir le monde qui les entoure tandis que les enfants plus âgés voient leur participation aux activités de leurs camarades limitée, ce qui peut les isoler socialement.
Douleurs et raideurs persistantes s’accompagnent souvent d’un mauvais repos nocturne et de fatigue, ce qui peut entraîner des problèmes de concentration et d’apprentissage. Malgré tout, les prestations scolaires et académiques des patients sont souvent excellentes et en moyenne supérieures à celles des enfants du même âge.
Une étude révèle qu’un patient sur quatre souffre d’une dépression passagère, essentiellement pendant l’adolescence. En cas d’angoisse ou d’abattement, un bon soutien psychologique est nécessaire.
Inflammation et raideur articulaires persistantes
L’inflammation persiste plus de 10 ans chez environ 30% des enfants présentant une AJI oligoarticulaire et chez 40-50 % de ceux ayant une forme polyarticulaire ou systémique. Cela veut dire que dans 40 à 60% des cas, la maladie a disparu à l’âge adulte.
Lésions articulaires
Dans le pire scénario, une inflammation persistante peut détruire les cartilages et les tissus voisins de l’articulation, provoquant une déformation. Comme bouger fait mal, les patients ont tendance à maintenir l’articulation dans la même position, ce qui peut atrophier les muscles et entraîner une contracture de l’articulation, à terme. 20% des patients souffrent d’invalidité. La plupart des enfants présentant une AJI oligoarticulaire et une AJI polyarticulaire sans facteur rhumatologique échappent à ce dommage. Par contre, le risque de dégradation permanente est plus élevé en cas d’AJI polyarticulaire avec FR et d’AJI systémique.
Retard de croissance
L’inflammation prolongée de nombreuses articulations peut entraîner un retard de croissance. Certains médicaments, comme les corticostéroïdes, renforcent cet effet. Des troubles de croissance locaux, près d’une articulation enflammée, ne sont pas exclus, ce qui peut induire une différence de taille entre les jambes, réduire la taille de certains doigts ou perturber la croissance de la mâchoire. L’administration d’hormones de croissance peut être utile si l’enfant présente un retard de croissance considérable.
Ostéoporose
Le rhumatisme de l’enfant peut perturber l’ossification et donc diminuer la densité osseuse, ce qui accroît le risque d’ostéoporose précoce. Le rhumatisme comme la médication sont susceptibles de fragiliser les os. L’emploi de corticostéroïdes est particulièrement néfaste. Le manque d’activité physique, une nourriture insuffisante ou inadéquate peuvent jouer un rôle. Veillez donc à ce que votre enfant prenne suffisamment d’exercice, si nécessaire avec un suivi adapté. Le médecin peut mesurer l’ostéodensimétrie ou quantité de calcium dans les os grâce à un examen radiologique spécifique, le DXA-scan, et prescrire des médicaments en cas d’insuffisance.
Problèmes oculaires
Une inflammation non-traitée de l’iris (uvéite ou iridocyclite) peut avoir des conséquences graves, comme une opacification du cristallin (cataracte) et même la cécité. Toutefois, si le problème est soigné à temps, l’enfant ne déplore généralement pas de dommages permanents.
Amyloïdose
Un groupe très restreint d’enfants présentant une AJI systémique peut développer une amyloïdose ou amylose. Il s’agit d’une très grave complication, qui nécessite la prise de médicaments immunosuppresseurs. Elle touche les glandes surrénales, les ganglions lymphatiques, le foie, la rate et les reins. Les troubles rénaux sont très fréquents.
Syndrome d’activation macrophagique (SAM)
Cette complication grave survient en cas d’AJI systémique. Certains globules blancs, les cellules T et les macrophages, prolifèrent de manière incontrôlée. Le corps produit trop de cytokines, les macrophages rongent les nouvelles cellules dans la moelle osseuse, ce qui entraîne une carence en globules blancs et rouges et en plaquettes. Le syndrome peut s’accompagner d’une fièvre élevée et d’anémie, d’hypersensibilité aux infections et de problèmes de coagulation. Le foie ne peut plus fonctionner convenablement, ce qui peut notamment engendrer d’autres problèmes sérieux de coagulation.
Voir aussi l'article : Syndrome de Lennox-Gastaut : une forme sévère d’épilepsie chez l'enfant
Comment pose-t-on un diagnostic ?
Examen corporel
Analyse sanguine
- On analyse le sang afin d’exclure toute autre maladie comme la leucémie, le cancer des ganglions lymphatiques ou une infection.
- Dans les formes systémique et polyarticulaire, on décèle des cellules indiquant la présence d’une inflammation, ce qui n’est généralement pas le cas pour les formes oligoarticulaires.
- Les anticorps marqueurs d’une maladie du système immunitaire, comme les facteurs rhumatoïdes et les anticorps CCP sont presque toujours négatifs chez l’enfant. Le facteur antinucléaire (ANA) n’est positif que chez 80% des enfants présentant la forme oligoarticulaire. Le facteur rhumatoïde (FR) est un auto-anticorps qu’on ne trouve en grandes quantités que dans la forme polyarticulaire avec FR.
- L’antigène héréditaire HLA-B27 est rarement recherché dans le sang, puisque sa présence n’a pas d’impact sur le diagnostic ni le traitement. En outre, cet examen n’est pas remboursé.
Imagerie médicale
- La radiographie classique permet surtout de voir si une articulation est en train de se souder. Elle est superflue pour le diagnostic. Les cartilages n’étant pas encore ossifiés, il faut un temps considérable avant qu’une articulation soit endommagée. Des radiographies périodiques sont utiles, en revanche, pour suivre l’évolution de la maladie et y adapter la thérapie.
- Echographie. Les ondes sonores permettent de distinguer l’œdème et de déterminer sa taille, son emplacement (l’endroit de la lésion et la nature des tissus atteints) ainsi que l’irrigation de l’articulation.
- CT-scan ou scintigraphie osseuse (tomographie). Cet examen permet de bien distinguer les os et, dans une moindre mesure, les tissus mous (muscles, capsules), et donc de situer et de mesurer la déformation. La scintigraphie osseuse ne peut cependant pas être utilisée pendant la croissance de l’enfant.
- IRM (Magnetic Resonance Imaging). L’IRM permet de distinguer les tissus mous, comme la synovie (le liquide articulaire), les cartilages et les ligaments. L’inflammation en phase active des articulations des hanches et du sacrum est visible.
- Examen oculaire (biomicroscopie ou lampe à fente). En cas d’AJI oligoarticulaire, surtout en présence du facteur antinucléaire, le petit patient doit être suivi par un ophtalmologue, pour dépister toute inflammation oculaire, tous les trois mois. Si l’enfant souffre d’iridocyclite, le suivi doit être encore plus fréquent. Le risque d’inflammation de l’iris augmente au fil du temps : elle peut survenir des années après le début de l’arthrite. Il est donc préférable de poursuivre les bilans oculaires en période de rémission aussi. L’uvéite aigue, qui frappe des enfants un peu plus âgés souffrant d’une AJI oligoarticulaire tardive, s’accompagne de symptômes (yeux rouges, douleur et hypersensibilité à la lumière). La biomicroscopie n’est pas requise pour le diagnostic.
Voir aussi l'article : Troubles du sommeil : de la mélatonine pour les enfants ?
Traitement
Médicaments
Anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS)
Corticostéroïdes
- On procède à une infiltration de cortisone quand une ou deux articulations seulement sont atteintes et que la persévérance du problème peut entraîner des excroissances.
Immunomodulateurs
- Méthotrexate (MTX) Ce produit a un effet antiinflammatoire et peut parfois induire une rémission. C’est le traitement de base classique des AJI polyarticulaire et systémique.
- Salazopyrine
- Léflunomide
Bloqueurs de TNF (« biologicals »)
Hormones de croissance
Transplantation cellulaire
Suivi ophtalmologique
Chirurgie orthopédique
Kinésithérapie
Ergothérapie
Orthodontie
Suivi psychologique
Voir aussi l'article : Arthrose et mal de dos : quel médicament contre la douleur ?
Mesures d'hygiène de vie en cas de rhumatismes infantiles
Prévention des infections
Vaccination
Exercice physique et sport
- Veillez à ce que votre enfant fasse ses exercices tous les jours. Cela requiert une bonne dose d’autodiscipline et de persévérance.
- Tenez compte des directives du rhumatologue et du kinésithérapeute pour les activités en classe, dans la cour de récréation et aux cours d’éducation physique.
- Le sport fait du bien à votre enfant. Les sports de contact ne sont pas recommandés mais la natation et le cyclisme sont excellents. Il n’est pas raisonnable d’effectuer des sauts en cas d’inflammation du genou, de la cheville ou de la hanche.
- Une articulation est enflammée ? Veillez à ce que l’enfant ne la surcharge pas. Le médecin peut prescrire une orthèse pour mieux soutenir l’articulation blessée.
Régime alimentaire
- Les enfants qui prennent des stéroïdes doivent éviter de trop manger. Les stéroïdes augmentent l’appétit.
- 2 portions de fruits et 2 de légumes par jour.
- Du poisson (gras) 2 fois par semaine.
- Une quantité suffisante de calcium.
- Ce n’est pas scientifiquement prouvé mais les graisses polyinsaturées semblent exercer un effet antiinflammatoire sur différentes formes de rhumatisme.
Chaleur
Voir aussi l'article : Mal de tête et migraine chez l'enfant : comment reconnaître les symptômes ?
Et à l'école ?
CommunicationLa sécurité de l’environnement est une condition sine qua non à l’établissement d’un bon climat pédagogique et didactique. Une bonne communication entre parents, enseignants et élève est donc cruciale pour que l’enfant se sente en sécurité et puisse tirer profit de l’école. En parler en classeIl est important d’expliquer aux autres enfants ce dont le vôtre souffre et ce que ça implique pour sa scolarité. Entretenir les contactsIl ne faut pas négliger d’entretenir les contacts avec un enfant fréquemment ou longtemps absent à cause de sa maladie. AbsentéismeL’enfant qui ne peut se rendre à l’école, qu’il soit confiné à la maison ou hospitalisé, a droit à l’enseignement, éventuellement à distance. C’est l’école que fréquente normalement l’enfant qui est responsable de la poursuite de sa scolarité. Conséquences cognitivesLe rhumatisme ne l’enfant n’a pas d’impact sur ses aptitudes cognitives mais l’affection peut avoir des conséquences sur ses prestations scolaires : ses problèmes physiques et le poids émotionnel de la maladie et du handicap généré peuvent perturber sa concentration, de même que certains médicaments. Suivi de l’élève/gestion de la matièreL’enseignant peut avoir du mal à déterminer ce dont l’enfant est capable ou pas, à cause du déroulement erratique de la maladie et de son manque de visibilité. Pourtant, il est important pour l’enfant de participer le plus possible aux activités scolaires. Il peut être sujet à la fatigue durant les phases actives de la maladie ou avoir du mal à suivre le rythme. Dans ce cas, l’enseignant peut opérer une sélection de la matière, pour permettre à l’enfant de se reposer. Importance de l’enseignementL’enseignement est important. Pour réussir, l’enfant doit se sentir bien dans son école et avoir la possibilité de découvrir ses possibilités et le monde, en compagnie des autres. L’enseignant occupe un rôle crucial. Il doit faire preuve de souplesse dans le suivi de l’enfant malade. AménagementsLa pose d’exigences vaut pour tous les enfants, malades ou pas mais juger ce dont l’enfant atteint d’une AJI est capable est donc difficile. Le professeur peut avoir l’impression que l’enfant se sert de sa maladie pour échapper aux devoirs ennuyeux ou il peut éviter de poser trop d’exigences, par pitié. Les parents doivent lui exposer les éventuels effets secondaires du traitement. Education physiqueGymnastique : le patient ne pourra pas toujours participer à ce cours mais on recommande de chercher une manière de l’y impliquer, ne serait-ce que partiellement. Le cours de gym dépasse le cadre de l’exercice physique : c’est aussi un moment de détente, l’occasion d’entreprendre des activités avec ses camarades. Discutez des possibilités de l’enfant avec le médecin ou le kinésithérapeute. La gravité de la maladie ou l’intensité de l’exercice peuvent empêcher le patient de participer. Il faut alors chercher des alternatives, comme la kinésithérapie ou une leçon de natation avec une autre classe. Voyages scolairesEn général, les voyages scolaires sont l’apogée de l’année mais ils sont très fatigants quand on souffre d’un rhumatisme. Il est toutefois souhaitable que l’enfant accompagne sa classe, dans la mesure du possible. Il faut mettre le personnel enseignant au courant de la prise de médicaments, de l’emploi d’un buggy, d’un tandem ou d’une chaise roulante, ainsi que des aptitudes de l’enfant. Le cas échéant, on peut envisager qu’un des parents l’accompagne. |
Sources :
www.reumanet.be
www.kinderreuma.org
https://www.printo.it
www.bednet.be
www.kuleuven.be
www.reumaliga.be
www.uzleuven.be
www.huidziekten.nl
www.cyberpoli.nl
www.rheumatology.org
www.niams.nih.gov