Laparoscopie : intervention, complications, convalescence

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Laparoscopie : intervention, complications, convalescence

dossier La laparoscopie est une chirurgie exploratoire au cours de laquelle le médecin analyse la cavité abdominale à l’aide d’un laparoscope. Il s’agit d’un fin tuyau, très long muni en son extrémité d’une caméra. Au cours de cet acte chirurgical, le chirurgien peut recourir à d’autres instruments qui lui permettront d’opérer si nécessaire. Une laparoscopie est préconisée pour déterminer avec précision l’origine de diverses douleurs et plaintes ressenties au niveau de la cavité abdominale.

On parlera dans ce cas d’une laparoscopie diagnostique. S’il y a traitement après diagnostic (toujours sous la même anesthésie), on parlera de laparoscopie thérapeutique. La laparoscopie permettra également de déterminer si une autre opération est nécessaire.

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La laparoscopie diagnostique : examen visuel

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© Getty Images

La laparoscopie diagnostique est largement utilisée en gynécologie. Mais elle permet d'explorer presque tous les organes abdominaux internes (foie, vésicule biliaire, rate, péritoine, intestin grêle, appendice et gros intestin).

Quand faut-il procéder à une laparoscopie diagnostique ?

  • En gynécologie, la laparoscopie permet de poser un diagnostic sur des douleurs abdominales, durant les règles ou encore concernant des problèmes de fertilité. Problèmes de fertilité : Si vous ne parvenez pas à concevoir, le gynécologue peut recourir à une laparoscopie diagnostique pour essayer d'identifier les causes de votre infertilité. Le médecin cherchera des signes d’endométriose, de trompes de Fallope bouchées, d’infections (salpingite), etc.
  • Douleur abdominale soudaine : si vous ressentez une augmentation progressive de douleur dans le bas ventre en l'espace de quelques heures ou de quelques jours, plusieurs causes sont possibles. Le gynécologue recommandera une laparoscopie diagnostique s'il n'y a pas d'explication claire à la douleur abdominale. Il peut s'agir d'une appendicite, d'une infection des trompes de Fallope ou d'une grossesse extra-utérine.
  • Douleur abdominale prolongée : une douleur abdominale chronique peut également justifier une laparoscopie diagnostique. Au cours de cette opération, le gynécologue découvre parfois un ovaire hypertrophié, un fibrome (myome), des adhérences ou une endométriose. Mais en cas de symptômes douloureux prolongés, il est difficile d'affirmer avec certitude qu'une telle anomalie est en cause. En effet, dans le cas d'une hypertrophie ou d'un fibrome, on ne ressent généralement pas de douleur.
  • Examen pré-opératoire en cas de tumeurs cancéreuses. Grâce à la laparoscopie diagnostique, le médecin peut évaluer l'importance des tumeurs ou détecter la présence de métastases. On découvre ainsi facilement des métastases au niveau du foie et des glandes lymphatiques qui n’étaient pas visibles via CT Scan, radio ou échographie. On parvient à bien observer le foie, le pancréas, l’estomac, l’œsophage. On peut également procéder à des biopsies.
  • On peut également voir s'il y a du liquide dans la cavité abdominale (ascite) et quelles en sont les causes.
  • En cas de traumatisme abdominal, la laparoscopie diagnostique peut clarifier la nature de la blessure. Tous les organes de l’abdomen peuvent ainsi être correctement inspectés pour détecter la présence d'éventuelles déchirures, érosions, hémorragies...
  • D'autres pathologies peuvent être mises à jour : inflammation de la vésicule biliaire avec des calculs biliaires, diverticules, infection urinaire, inflammation de l’intestin grêle...
  • Enfin, les effets de la chimiothérapie sur le cancer peuvent être évalués par laparoscopie diagnostique.

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Comment se déroule une laparoscopie diagnostique ?

Une laparoscopie se déroule presque toujours sous anesthésie générale.
Le patient sera à jeun. Une vessie vide offrira davantage d’espace pour la laparoscopie. C’est la raison pour laquelle une sonde urinaire sera mise en place. Le chirurgien pratique une incision d’un centimètre sous le nombril. Il acheminera par cet espace un fin tuyau très long muni d’une caméra qui permettra de visualiser la cavité abdominale.
La cavité abdominale sera par ce canal remplie de gaz carbonique afin d’augmenter encore davantage le volume de la cavité abdominale pour faciliter le travail d‘observation. Les instruments seront, quant à eux, introduits dans la cavité abdominale via 2 petites incisions pratiquées au niveau de l’aine. Afin de pouvoir bouger l’utérus en cours de laparoscopie, le gynécologue introduira via le vagin un instrument dans la cavité utérine.
L’utérus pourra ainsi être empli de colorant qui permettra de visualiser certaines pathologies comme par exemple les trompes bouchées. Une laparoscopie diagnostique dure environ 30 minutes. En fin d’examen, le gaz carbonique sera expulsé de la cavité abdominale. Les incisions seront refermées à l’aide de petites sutures.

Après l’opération : après une anesthésie générale, vous pouvez parfois avoir mal de gorge à cause du tube qui a été placé dans la trachée lors de l'opération. Vous aurez peut-être des nausées. La perfusion restera en place jusqu'à ce que ces symptômes disparaissent et que vous puissiez boire suffisamment. La sonde urinaire sera très rapidement retirée. Vous pourrez souffrir de douleurs abdominales et aux épaules, c’est dû au gaz qui a été insufflé. Ce gaz carbonique sera éliminé par les poumons. Dès que vous pourrez quitter l’hôpital, veillez à ce quelqu’un vienne vous chercher car conduire vous sera interdit durant au moins 48h.

Une fois à la maison : Il faudra compter quelques jours de convalescence. Un repos intégral est conseillé. Vous pourrez reprendre vos activités professionnelles après une semaine mais il ne faut néanmoins pas forcer sur les activités ménagères voire violentes. Vous pourriez avoir des saignements quelques jours après l’intervention. En effet, le col est parfois saisi avec des pinces pendant l'opération. Contactez votre gynécologue si vous avez des saignements abondants (plus que les règles normales), des douleurs abdominales sévères ou de la fièvre. Les fils de suture qui ne se dégradent pas d'eux-mêmes seront retirés au bout d'une semaine par le gynécologue ou le médecin généraliste. Pendant la première semaine, il est préférable de couvrir les plaies et de prendre une douche pour se laver. Après une semaine, se baigner ou nager ne pose aucun problème. Les relations sexuelles seront bientôt à nouveau autorisées. Après chaque opération, un rendez-vous est pris pour un examen de contrôle. Si du tissu a été retiré pendant l’opération, vous recevrez également les résultats du test tissulaire. Le gynécologue discutera avec vous si une surveillance supplémentaire ou un traitement est nécessaire.

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Complications

La laparoscopie diagnostique est moins susceptible de provoquer des complications que la laparoscopie chirurgicale. La chirurgie comporte toujours certains risques, mais les complications graves sont heureusement rares. Il arrive très rarement que les voies urinaires, les intestins ou les vaisseaux sanguins soient endommagés. Les conséquences ne sont parfois visibles qu'après la sortie de l'hôpital. En cas de douleurs abdominales intenses, de fièvre ou de douleurs dans la région des reins (sur le côté du dos), il est préférable de contacter immédiatement le gynécologue.

La laparoscopie thérapeutique

De nos jours, la quasi-totalité des opérations concernant le système digestif et les organes de la cavité abdominale peuvent se dérouler sous laparoscopie. Les avantages sont considérables : nettement moins de douleurs postopératoires, des risques d’infection réduits liés à de grandes cicatrices, une convalescence de moins longue durée et une durée d’hospitalisation nettement plus courte.
On constate aussi une diminution des infections pulmonaires et une meilleure et plus rapide stimulation des fonctions intestinales et gastriques. La perte de sang en cours d’opération est réduite. Le résultat cosmétique n’est pas négligeable.


Une obésité sévère peut parfois rendre la chirurgie en trou de serrure très difficile. Une chirurgie abdominale antérieure, au cours de laquelle des adhérences sévères et étendues se sont formées, rend également parfois impossible la laparoscopie. Des opérations pratiquées en urgence ne seront que rarement effectuées sous laparoscopie. Il en ira de même en cas d’inflammation des parois intestinales.
Autre avantage : le chirurgien opère d’abord dans un but de diagnostic et en cours d’opération il pratiquera les gestes chirurgicaux qui s’imposent pour - si c’est possible – traiter la pathologie découverte.

Quand procéder à une laparoscopie thérapeutique ?

  • Chirurgie de la vésicule biliaire : La chirurgie laparoscopique de la vésicule biliaire et l'ablation des calculs dans les voies biliaires donnent les mêmes résultats que la chirurgie traditionnelle, mais la récupération est beaucoup plus rapide.
  • Appendicectomie : Une appendicectomie est de plus en plus pratiquée par chirurgie en trou de serrure. Les adhérences qui surviennent souvent après une appendicectomie traditionnelle sont responsables d'une diminution de la fertilité. La laparoscopie évite le retrait inutile de l’appendice et empêche dans de nombreux cas le développement d’adhérences.
  • Chirurgie de l'estomac ou des intestins : la chirurgie laparoscopique de l'estomac et des intestins donne les mêmes résultats que la chirurgie traditionnelle, mais avec une récupération plus rapide et moins de douleur après l'intervention. Les opérations réalisées de cette manière comprennent l'opération des diverticules, des colites ulcéreuses, de la maladie de Crohn, une réduction de l’estomac en cas de surcharge pondérale, l’ablation d’hernie, de polype au niveau de l’estomac mais aussi de l’intestin grêle ou du gros intestin.
  • Adhérences : la laparoscopie est également indiquée pour détacher des adhérences qui apparaîtraient dans la cavité abdominale suite à de précédentes opérations ou à des inflammations.
  • Correction de la hernie inguinale : Il s'agit de placer un tapis en plastique devant le péritoine au niveau du canal inguinal, ce qui doit empêcher la hernie de s'affaisser à nouveau dans le canal inguinal.
  • Interventions gynécologiques : le gynécologue ne recommande généralement la chirurgie laparoscopique que pour une affection bénigne, comme un kyste ovarien ou une hypertrophie de l'ovaire. Cette technique chirurgicale est rarement utilisée dans les affections malignes. On peut aussi procéder via laparoscopie à une ligature des trompes ou stérilisation des trompes ou encore procéder à l’ablation de l’utérus.

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Risques et complications

On évite avec la laparoscopie une cicatrice abdominale importante et ce n’est pas négligeable ! Pour des raisons inflammatoires ou techniques, toutes les opérations de la cavité abdominale ne peuvent être réalisées via laparoscopie. Il s’agit de toujours garder à l’esprit que même en choisissant pour une laparoscopie, le type de chirurgie peut changer en cours d’intervention suite à des modifications des conditions opératoires et ce, après que vous ayez été endormi. Vous pouvez donc vous retrouver avec une grande cicatrice sur l’abdomen alors que ce n’était pas originellement prévu.

Des complications peuvent également survenir au cours de l'opération :

  • Dans de rares cas, les voies urinaires ou les intestins peuvent être endommagés. Par conséquent, en cas de douleurs abdominales intenses, de fièvre ou de douleurs dans la région des reins (sur le côté du dos), il est conseillé de contacter immédiatement le médecin traitant. Ces lésions peuvent généralement être bien traitées. Toute anesthésie comporte des risques. Si vous êtes par ailleurs en bonne santé, ces risques sont très faibles.
  • Pendant l'opération, une sonde est généralement insérée dans la vessie, ce qui peut provoquer une infection de la vessie. Cette infection est gênante et douloureuse, mais elle peut être traitée.
  • Des saignements peuvent se produire au niveau de la paroi abdominale ou de la gaine. En général, l'organisme peut gérer lui-même une hémorragie, mais cela nécessite une période de convalescence plus longue. Les hémorragies graves nécessitent parfois une seconde opération, souvent par une grande incision.
  • Toute intervention chirurgicale comporte un petit risque d'infection ou de thrombose.
  • La rupture de cicatrice est une complication à plus long terme. Les intestins et le péritoine sortent alors de la paroi abdominale sous la peau. Cette complication peut survenir dans toutes les chirurgies abdominales, y compris la chirurgie laparoscopique.
  • Certaines femmes se plaignent de problèmes plus généraux après l'opération, tels que des vertiges, de l'insomnie, de la fatigue, des difficultés de concentration, des douleurs abdominales et/ou dorsales. Ces troubles ne sont pas graves, mais peuvent être gênants.

Après l’opération

Les suites opératoires sont similaires à celles d'une laparoscopie diagnostique. En fonction de la gravité de l'opération et de votre état, vous resterez à l'hôpital pendant un ou plusieurs jours. En général, il faut compter au moins deux à trois semaines de convalescence. Dans le cas d'une opération plus importante, comme l'ablation de l'utérus, ce délai peut être plus long. Dans le cas d'une petite opération en douceur, le rétablissement peut être plus rapide.

Au cours des premiers jours, vous pourrez vous occuper de vous-même, mais pas de votre famille. Vous êtes facilement fatigué et pouvez supporter moins de choses que vous ne le pensez. Après certaines opérations, vous pouvez avoir des pertes de sang au niveau de la vulve. Cela peut durer de quelques jours à quelques semaines. Les sutures sont généralement utilisées pour les incisions et se dissolvent d'elles-mêmes. Cela prend environ six semaines. Parfois, les fils utilisés se dissolvent en l'espace d'une semaine. Parfois, on utilise des sutures qui doivent être retirées au bout d'une semaine. Tant que du liquide s'écoule des plaies, il est conseillé d'appliquer un sparadrap ou une gaze stérile. Lorsque les plaies sont sèches, cela n'est plus nécessaire.

N'hésitez pas à prendre une douche. Discutez avec votre médecin de la possibilité de prendre un bain. En cas de plaie de la vulve, les avis sont partagés. Si vous n'avez que des incisions abdominales, il n'y a pas d'objection à prendre un bain.

On déconseille généralement tout rapport sexuel durant les 6 premières semaines qui suivent l’opération surtout s’il s’agit d’une opération gynécologique. S’il n’y pas de cicatrice au niveau d es organes sexuels et/ou reproducteurs, les relations sexuelles pourront avoir lieu beaucoup plus rapidement. Le ventre restera néanmoins sensible durant quelques semaines.

En cas d’effets indésirables, de fortes douleurs, de pertes de sang, de suintements et de pus, consultez sans tarder les urgences ou un médecin.

Sources :
https://www.vvog.be
https://www.uza.be




Dernière mise à jour: février 2024

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