Acouphènes : une visite chez le psychiatre ?
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Les acouphènes concernent environ 10% de la population. La cause de ces bourdonnements, sifflements, tintements..., dans l’oreille n’est pas connue, mais l’aspect psychologique doit retenir l’attention.
Lorsqu’ils deviennent chroniques, permanents, les acouphènes - des sons que seul le patient entend et qui ne sont pas provoqués par une source extérieure - peuvent considérablement altérer la qualité de vie. Comme le rappelle le Dr Alain Cohen (Journal international de médecine), « divers contextes psychiatriques (dépression, trouble obsessionnel-compulsif…) ont une incidence sur les acouphènes, mais les relations entre ces phénomènes demeurent énigmatiques ». Une équipe australienne (université de Melbourne) a entrepris de préciser ces liens et a enquêté auprès de patients âgés de 18 à 82 ans (45 ans en moyenne) souffrant d’acouphènes chroniques, afin d’évaluer l’intensité de leurs troubles et le bien-être / mal-être psychologique.
Le Dr Cohen explique : « Les auteurs ont notamment observé « le rôle médiateur critique » des symptômes dépressifs, de l’attitude face à la maladie et des troubles obsessionnels-compulsifs dans la problématique des acouphènes. Ils constatent que la relation attendue entre les acouphènes et l’anxiété est totalement modulée par les symptômes dépressifs. De plus, ils identifient chez ces patients souffrant d’acouphènes des stratégies inadaptées de type comportement d’évitement et sentiments de culpabilité, comme les auto-reproches ». En fait, « pour les psychothérapeutes, ces réactions inadaptées pourraient constituer des nouvelles cibles de traitement susceptibles d’améliorer le bien-être et la santé des personnes atteintes d’acouphènes chroniques ».