Risque cardiaque : la durée du sommeil, un indice sérieux
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Dormir trop ou pas assez est associé à un risque accru de souffrir de troubles cardiaques et vasculaires.
Ce n’est pas la première fois que cette passerelle est établie. Ceci étant, les résultats de cette étude, présentés à l’occasion d’un récent congrès du Collège américain de cardiologie, sont intéressants à mettre en évidence, puisqu’ils redisent combien la durée du sommeil peut être un facteur prédictif d’un souci cardiaque ou vasculaire, et inciter au dépistage.
Des chercheurs de l’Ecole de médecine de l’université de Chicago ont porté leur attention sur un panel de quelque trois mille adultes, âgés de plus de 45 ans, suivis durant de longues années. Il s’avère que ceux qui dorment peu – moins de six heures de sommeil – s’exposent à un risque multiplié par deux de souffrir d’un AVC (accident vasculaire cérébral) ou d’un infarctus, par rapport à ceux qui dorment entre six et huit heures par nuit. Le risque d’insuffisance cardiaque augmente quant à lui de 60%. Divers mécanismes physiologiques expliquent cette relation.
L'oeuf ou la poule ?
Mais les spécialistes constatent aussi que trop de sommeil n’est pas bon pour le cœur : plus de huit heures doublent le risque d’angine de poitrine, et accroissent de 10% celui de maladie coronarienne. Ainsi qu’ils l’expliquent dans le journal de l’Association médicale américaine (Jama), qui relaie cette étude, les auteurs s’interrogent sur ce lien : la durée du sommeil influence-t-elle le risque de complications cardiaques ou les complications cardiaques influent-elle sur la durée du sommeil ?
En sachant, aussi, que certains dorment « naturellement » beaucoup, et d’autres peu ; alors qu’association ne signifie pas risque systématique, loin s’en faut. En tout état de cause, et qu’il s’agisse d’une exploration cardiovasculaire ou d’une autre nature, il est nécessaire que patients et médecins considèrent la durée du sommeil – et en particulier les changements qui l’affectent - avec attention.