Syndrome des jambes sans repos : tout sur la maladie de Willis-Ekbom

dossier

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est une affection neurologique associée à une agitation incontrôlable des jambes. Ces « impatiences » se manifestent principalement le soir ou la nuit, en position assise ou couchée. Elles sont atténuées par le mouvement.

Le syndrome des jambes sans repos n'est pas douloureux. Néanmoins, il peut être très gênant et engendrer des troubles du sommeil. On estime que jusqu'à 5 % de la population souffre du SJSR et qu'il est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Le syndrome est décrit pour la première fois par le neurologue suédois Ekbom, en 1944, d'où son autre appellation aujourd'hui : la maladie de Willis-Ekbom.

Voir aussi l'article : Que faire contre les crampes musculaires ?

Symptômes du syndrome des jambes sans repos

f-123-rls-restless-leggs-voet-bed-1-03-19.png

Le syndrome des jambes sans repos se manifeste par un besoin irrépressible de bouger les jambes ou de marcher. Les symptômes apparaissent ou s'intensifient surtout au repos et ils diminuent lorsque le patient se met en mouvement.

  • Cette envie pressante de bouger ses jambes se manifeste différemment d'un patient à l'autre. Certains la décrivent comme une douleur, une tension, ou encore comme des décharges électriques. 
  • Les symptômes peuvent survenir uniquement avant d'aller se coucher ou se manifester le soir lorsque l'on est assis pendant un certain temps. Certaines personnes peuvent présenter des symptômes tout au long de la journée : assis devant la télévision, au cinéma, en réunion, en avion… Toutefois, les sursauts sont toujours plus marqués la nuit et moins prononcés le matin.
  • La maladie de Willis-Ekbom peut déboucher sur un manque de sommeil chronique et une fatigue diurne associée, avec toutes ses conséquences : irritabilité, problèmes de concentration, baisse de productivité... La qualité de vie personnelle et professionnelle peut être notablement affectée.
  • Les symptômes sont soulagés par le mouvement. Le fait de se lever et de marcher soulage immédiatement les impatiences. Cependant, dès que le patient se pose à nouveau, les symptômes peuvent réapparaître. 

Voir aussi l'article : 7 conseils pour s'endormir rapidement

Environ 80% des personnes qui souffrent de la maladie de Willis-Ekbom présentent également des contractions musculaires involontaires des membres inférieurs et supérieurs, surtout pendant la nuit ou en phase de repos. Ce phénomène est aussi appelé myoclonies de l'endormissement. Le sommeil peut en être perturbé. Les jambes et parfois les bras bougent brutalement comme pris de spasmes. Le gros orteil ou l’avant du pied se lèvent, le genou se plie. Ces contractions sont généralement de courte durée (entre vingt et trente secondes) et surviennent à plusieurs reprises durant la nuit. Le diagnostic est souvent établi après une mise en observation nocturne.

Voir aussi l'article : Pourquoi cette paupière qui saute et que faire ?

Prévalence

Selon les estimations, 5 à 6% de la population est affectée par une forme modérée à sévère du syndrome des jambes sans repos dont 2 à 3 % de façon chronique. Les plaintes s'aggravent avec l’âge et les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes.

Dans 30% des cas, la maladie peut être associée à un TDAH (trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité).

Voir aussi l'article : Trouble du déficit de l'attention (TDA) : causes, symptômes, traitement

Causes du syndrome des jambes sans repos

L'origine du syndrome n'a pas encore été formellement identifiée. Il existe deux hypothèses principales pour expliquer la maladie de Willis-Ekbom :

  • La carence en fer : « Plusieurs études ont décrit que les personnes qui présentent des troubles du métabolisme du fer ou une anémie ont plus souvent un diagnostic de syndrome des jambes sans repos. (...) Il apparaît que cette carence existe quasi systématiquement au niveau cérébral. Les troubles de la régulation du fer associés au SJSR se situent donc plus probablement dans le cerveau », a expliqué Yves Dauvilliers à l'INSERM. Le chercheur et son équipe étudient le rôle que joue le microbiote intestinal à cet égard.
  • Un dysfonctionnement dopaminergique : Les scientifiques supposent que les symptômes pourraient être causés par un mauvais fonctionnement de certaines cellules nerveuses (récepteurs dopaminergiques) de notre cerveau.

Voir aussi l'article : L’anémie : symptômes, causes, gravité, que faire ?

Les facteurs de risque du syndrome des jambes sans repos

Le syndrome des jambes sans repos n'est généralement pas lié à un problème médical sous-jacent, mais il peut survenir dans le cadre d'un certain nombre de maladies :

  • Environ 15% des femmes enceintes à l'approche du terme souffrent de ce syndrome, qui disparaît après l’accouchement.
  • La neuropathie périphérique, qui peut elle-même résulter de maladies telles que le diabète et un problème d'alcool. 
  • Une carence en fer, même en l'absence d'anémie, peut provoquer la maladie de Willis-Ekbom ou en aggraver les symptômes. 
  • Des lésions de la moelle épinière ont été associées au SJSR. L'anesthésie de la moelle épinière peut également augmenter le risque de SJSR.
  • Les troubles de la marche peuvent survenir chez les personnes traitées par des médicaments antipsychotiques. 
  • L’hérédité intervient puisque les enfants de parents qui souffrent du syndrome des jambes sans repos sont plus sensibles à cette maladie.
  • La maladie de Willis-Ebkom est également associée au TDA/H.

Voir aussi l'article : Bras ou jambe endormis ou engourdis : quelles sont les causes ?

Que pouvez-vous faire contre le SJSR ?

getty_vrouw_bed_pijn_moe_2023.jpg

© Getty Images

Les symptômes du SJSR peuvent s'aggraver en cas d'obésité, de manque d'exercice physique, de tabagisme et de consommation excessive d'alcool, de café et de boissons contenant de la caféine. Il est donc conseillé aux patients de perdre du poids, de faire plus d'exercice - mais pas trop intensément juste avant le coucher -, de ne pas boire plus de deux verres d'alcool par jour, de boire moins de café et d'arrêter de fumer. Une bonne hygiène du sommeil peut également s'avérer utile. 

Voir aussi l'article : Sommeil : pourquoi tant de problèmes après 50 ans, surtout chez les femmes ?

Quels médicaments pour soulager le syndrome des jambes sans repos ?

Si la maladie est due à une carence en fer, le médecin peut prescrire des suppléments de fer.

Les agonistes de la dopamine peuvent aider, mais ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires tels que nausées, vertiges et somnolence, surtout au début. En cas d'utilisation prolongée, le syndrome peut parfois s'aggraver.

Pour les problèmes de sommeil, des somnifères peuvent être utilisés car ils ont également un effet relaxant sur les muscles. L'inconvénient est qu'ils entraînent une accoutumance.

La décision de prescrire des médicaments doit tenir compte, d'une part, de la gravité des symptômes et de la mesure dans laquelle ils interfèrent avec le fonctionnement normal et, d'autre part, des effets secondaires possibles de ces médicaments.

Voir aussi l'article : Somnifères et calmants : 7 conseils pour limiter les risques

Sources :
J Am Board Fam Pract, 2001, 368-374
https://www.gezondheidenwetenschap.be
https://www.mayoclinic.org
https://www.thuisarts.nl
https://www.hopkinsmedicine.org
https://www.uzleuven.be




Dernière mise à jour: novembre 2023
Vous voulez recevoir nos articles dans votre boîte e-mail ?

Inscrivez-vous ici à notre newsletter.

vous pourrez vous désinscrire quand vous le souhaiterez
Nous traitons vos données personnelles conformément à la politique de confidentialité de Roularta Media Group NV.
volgopfacebook

volgopinstagram