Faire chambre à part : bon ou mauvais pour le couple ?

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Faire chambre à part avec son conjoint afin de préserver la qualité de son sommeil ou raviver la flamme, est-ce une bonne idée ? Comment dormir séparément impacte-t-il le couple ? Nous avons posé la question à Vanessa Muyldermans, thérapeute relationnelle et sexologue (*).

Dormir ensemble : quels sont les bienfaits ?

« Chaque nuit, nous passons par différentes phases de sommeil. En moyenne, nous dormons environ 50 % du temps en sommeil léger, 20%  en sommeil profond et  25% en sommeil paradoxal. Les partenaires qui dorment ensemble passent davantage de temps en sommeil paradoxal, qui est moins souvent interrompu. C'est une bonne chose, car le sommeil paradoxal, qui se caractérise par de nombreux rêves, permet à l’inconscient de gérer les expériences émotionnelles de la journée.

De plus, le fait de s'allonger à côté de sa ou de son partenaire procure un sentiment de sécurité, ce qui réduit la production de cortisol, l'hormone du stress. Dormir ensemble libère également une autre substance : l'ocytocine, l'hormone de l'amour, qui permet de bien dormir en toute sérénité (en ne ressentant pas de peur). Ainsi, en étant à côté de votre partenaire, vous dormirez mieux et vous vous réveillerez également plus reposé. »

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Faire chambre à part : quels sont les bienfaits ?

« Bien que la plupart des couples aient beaucoup de choses en commun, cela ne s'applique pas forcément à leurs habitudes de sommeil. L'un peut être un oiseau de nuit, l'autre un lève-tôt. L'un peut aimer qu'il fasse bien chaud dans la chambre, pour l'autre la fenêtre doit être ouverte hiver comme été. Ces différences peuvent mettre en péril non seulement votre sommeil, mais aussi votre relation. Comme les deux partenaires ne dorment pas bien, de nombreuses tensions et conflits apparaissent, ce qui peut peser sur la relation. Dans ce cas, il faut pouvoir aborder le problème et réfléchir aux bienfaits de faire chambre à part.

Peu de couples admettent spontanément qu’ils ne dorment pas ensemble. Ne pas tolérer les ronflements du partenaire est considéré comme un échec amoureux. Le cododo est la norme socialement acceptée. Mais puisque les commandements religieux, comme celui du mariage qui doit être consommé et conduire à la reproduction, ne comptent plus, dormir à part pourrait devenir « la nouvelle norme »...

Ne pas dormir ensemble peut faire l'effet d'un aphrodisiaque. Etre séparé de sa ou de son partenaire à certains moments peut susciter le désir et réveiller la libido au moment de se retrouver dans le même lit que son conjoint. »

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Que pensent les couples qui font chambre à part ?

« Dans mon cabinet, de plus en plus de personnes me disent qu'elles dorment séparément. Mais pour être honnête, je ne vois pas la plupart d'entre elles être plus heureuses pour autant. Du moins sur le plan relationnel. Quand je leur demande ce qui leur manque, elles ne parlent pas de sexe, mais de connexion. Le soir, dans leur lit, les couples parlent de leur journée, le matin, ils s’embrassent pour se dire bonjour... Dans ces moments-là, les partenaires sont très proches l'un de l'autre, au sens propre comme au sens figuré. Le fait de ne pas pouvoir vivre ces moments les déconnecte ».

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Les conseils de la sexologue

« Parfois, il vaut donc mieux essayer de réfléchir à des alternatives permettant de respecter le sommeil de chacun sans perdre le lien. Il peut être utile d’investir dans un lit plus grand, avec deux matelas collés côte à côte. Le fait de dormir avec des couettes séparées peut également aider à limiter les éléments perturbateurs du sommeil. Il est également conseillé d'aérer la chambre pendant la journée pour laisser entrer suffisamment d'air frais. Et c'est un classique, mais il ne faut pas se priver de porter des bouchons d'oreille pour se préserver des ronflements.

Mais si l'un des partenaires a un problème de sommeil qui pèse fortement sur le sommeil du couple, il peut être judicieux de faire chambre à part, ne serait-ce que certains jours. D'autres jours, par exemple le week-end, les partenaires pourraient continuer à dormir ensemble. Je recommande également de maintenir un rituel de rapprochement, par exemple boire une tasse de thé ensemble avant d'aller se coucher et passer la journée ensemble. Maintenir cette connexion, peu importe comment ou quand, est la clé, à mon avis. »

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(*) Vanessa Muyldermans est titulaire d'un master en sexologie, d'un master en criminologie et d'une licence en soins infirmiers (sociaux). Elle est membre de la Société flamande de sexologie et suit actuellement une formation de quatre ans en thérapie axée sur la solution. Auparavant, elle a suivi une formation en thérapie des relations entre partenaires, en conseil sur le travail des enfants et en conseil sur le deuil et la perte d'un être cher. Vanessa a son propre cabinet depuis de nombreuses années, où elle aide les gens à résoudre tous leurs problèmes sexuels, relationnels et de travail des enfants.