- dossierRégime sans sucre : bienfaits et liste des aliments autorisés
- dossierDDM et DLC : quels aliments peut-on encore manger après la date de péremption ?
- dossierBeurre clarifié : c'est quoi, quels avantages et comment le préparer ?
- dossierFaut-il laver le poulet avant de le cuire ?
- dossierComment reconnaître un manipulateur ?
Cannibalisme : pourquoi nos ancêtres se mangeaient-ils entre eux ?
news
L’homme du Paléolithique pratiquait le cannibalisme. Mais pour quelle raison ? L’hypothèse alimentaire ne semble pas convaincante, en raison des apports caloriques relativement faibles des organes humains.
Comme l’explique cette équipe américaine (université de Boston), « la pratique du cannibalisme au Paléolithique a souvent été définie comme étant de nature nutritionnelle, mais peu de preuves empiriques soutiennent cette hypothèse ». Rappelons que le Paléolithique est la première et la plus longue période de la Préhistoire, notamment marquée par l’apparition d’Homo sapiens et durant laquelle la société humaine était exclusivement composée de chasseurs-cueilleurs. Et donc aussi cannibales. Question : la chair humaine était-elle partie intégrante des habitudes alimentaires ? Pour… nourrir le débat, les chercheurs ont estimé la valeur calorique d’un corps humain, en extrapolant celle des organes de l’homme moderne, puisque Homo sapiens différait de nous. Voici quelques points de repères.
• poumon : 1600 kcal
• cœur : 650 kcal
• rein : 376 kcal
• foie : 2600 kcal
• tissu adipeux (graisse) : 50.000 kcal
• cerveau et moelle épinière : 2700 kcal
• total des organes : 126.000 kcal
Les auteurs indiquent qu’ils n’ont retenu que les parties du corps dont on peut « raisonnablement » penser, sur base des preuves ethnographiques et archéologiques, qu’elles ont été consommées de manière régulière. La valeur calorique totale est comparable à celle des espèces animales d’un poids similaire à celui du corps humain. Mais, mais… Bien d’autres espèces vivant à cette époque étaient beaucoup plus intéressantes sur le plan nutritionnel, avec un apport calorique nettement plus élevé, parce qu’elles étaient considérablement plus massives (pensons au mammouth) ou proportionnellement plus riches, à poids moins élevé (oiseaux, petits mammifères…).
Dès lors, poursuivent les spécialistes, « ceci suggère que l’anthropophagie n’était pas motivée par des considérations purement alimentaires. La valeur nutritionnelle comparativement faible des épisodes de cannibalisme soutient davantage l’interprétation sociale et culturelle ». Autrement dit, si le besoin s’en faisait sentir, l’homme du Paléolithique pouvait mettre au menu du jour l’un de ses semblables, mais dans la plupart des cas, si on suit cette hypothèse, la pratique relevait de rites qui restent à déterminer (funéraires ?, trophées de guerre ?,…).