Antibiotiques : les pédiatres donnent le bon exemple
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La prescription d’antibiotiques reste (beaucoup) trop élevée chez l’adulte. Par contre, elle a considérablement baissé chez l’enfant : la pédiatrie est un exemple à suivre.
La Belgique et la France se placent dans le « top 5 » des pays européens avec la plus forte consommation d’antibiotiques. Les raisons de cette sur-prescription sont multiples, explique Le Quotidien du Médecin : pression des patients, défaut de formation des médecins, minimisation des effets indésirables (l’évolution des résistances reste invisible) ou encore l’incertitude diagnostique, qui conduit à prescrire des antibiotiques « par prudence, au cas où… ».
Une spécialité se distingue cependant : la pédiatrie. Chez l’enfant, l’administration d’antibiotiques n’a pas cessé de baisser. En France, voici encore quelques années, les jeunes enfants consommaient trois à quatre fois plus d’antibiotiques que les adultes. Aujourd’hui, « la consommation est similaire de part et d’autre, alors que les enfants tombent malades trois fois plus souvent », explique le Dr Cohen, pédiatre infectiologue (Centre hospitalier de Créteil). Ainsi, lit-on encore dans Le Quotidien du Médecin, « les prescriptions d’antibiotiques pour soigner les rhinopharyngites, alors qu’ils ne sont pas nécessaires, ont fortement diminué en pédiatrie. En revanche, le traitement par antibiotiques des bronchites, sans qu’il soit recommandé, demeure élevé, tout comme pour les angines ». Il reste donc du chemin à parcourir.
Les parents se précipitent moins
La diminution des prescriptions d’antibiotiques chez l’enfant est attribuable, en grande partie, à une baisse des consultations pour certaines pathologies respiratoires infectieuses. « Quand on ne propose pas d’antibiotiques à un patient qui consulte pour certains symptômes, il aura tendance à ne pas revenir consulter quand ces mêmes symptômes réapparaissent », explique le Dr Cohen. Et dans ce contexte, « les parents consultent moins qu’avant pour les pathologies respiratoires infectieuses de leur enfant ».
Le Dr Cohen relève aussi la hausse notable des prescriptions d’antibiotiques aux urgences. « Parmi les patients hospitalisés, près d’une antibiothérapie sur deux a été initiée aux urgences. Les médecins généralistes et les pédiatres peuvent revoir leurs patients et donc proposer des antibiotiques en différé, ce qui n’est pas le cas aux urgences. » La formation des étudiants en médecine accuse encore des insuffisances dans ce domaine et les urgences constituent un environnement très intéressant pour contribuer à les combler.