Alcoolisme et obésité : deux risques associés
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Des spécialistes en toxicomanie de l’Ecole de Médecine de l’Université de Washington ont conclu, au terme d’une vaste étude, que le risque d’alcoolisme expose aussi au risque d’obésité. En cause : les antécédents familiaux, et nos nouveaux comportements alimentaires.
L’équipe de chercheurs a analysé les données provenant de deux grandes enquêtes sur l’alcoolisme conduite aux Etats-Unis durant ces vingt dernières années. Elles portent au total sur 80.000 personnes. Résultat : les femmes à antécédents familiaux d’alcoolisme, et donc plus susceptibles d’abuser de la boisson, courent un risque d’obésité supérieur de 49% par rapport aux dames sans antécédents alcooliques dans la famille. Une relation similaire, mais moins prononcée toutefois, a également été observée chez les hommes. L’un des auteurs de cette étude, publiée dans les Archives of General Psychiatry, avance l’hypothèse ce phénomène est le résultat de modifications progressives intervenues dans notre alimentation, avec activation des mêmes aires cérébrales que celles sensibles aux drogues.
Ainsi, poursuit le Pr Grucza, « une grande partie de ce que nous consommons aujourd’hui contient plus de calories que la nourriture des années 70 ou 80. Et ceci est particulièrement vrai pour ce qui concerne les associations de sucre, de sel et des matières grasses, qui font appel à ce que l’on nomme communément les circuits de récompense dans le cerveau. L’alcool et les drogues affectent ces mêmes zones, et dans la mesure où ces structures cérébrales sont stimulées par ces « nouveaux aliments », leur surconsommation pourrait être plus élevée chez les sujets présentant une prédisposition à la dépendance ».