Dépistage précoce : pour quels types de cancers ?

dossier Nous disposons de méthodes de dépistage pour différents cancers mais l’efficacité de certaines d’entre elles n’est pas suffisamment étayée scientifiquement. Pareil screening peut aussi présenter des inconvénients. Il est donc important de bien vous informer afin de poser le bon choix.

Voir aussi l'article : Cancer : les symptômes d'alerte

Dépistages auprès de la population

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L’utilité du dépistage de certains types de cancers est démontrée.

Les pouvoirs publics proposent donc trois types de dépistage du cancer, un diagnostic rapide s’avérant utile pour certaines tranches d’âge. Ils organisent en plus un dépistage public centré sur les maladies congénitales. Ces examens sont gratuits.

  1. Cancer du côlon
    Les pouvoirs publics organisent un dépistage du cancer du côlon pour toutes les personnes, hommes et femmes, de 50 à 74 ans. L’examen des selles se déroule tous les deux ans.
  2. Cancer du sein
    Le dépistage du cancer du sein est recommandé à toutes les femmes de 50 à 69 ans, dans notre pays. Il s’agit d’une mammographie.
  3. Cancer du col de l’utérus
    Les pouvoirs publics conseillent aux femmes de 25 à 64 ans de demander un frottis au gynécologue tous les trois ans.

Demande individuelle de dépistage en cas de risque élevé

Les scientifiques ne sont pas (encore- convaincus du bien-fondé d’un dépistage à grande échelle d’autres types de cancers. Certaines personnes peuvent toutefois discuter de l’opportunité d’examens de dépistage précoce d’autres cancers avec leur médecin, même en l’absence de symptômes spécifiques, essentiellement parce qu’elles sont plus exposées au développement de telle ou telle tumeur. Dans ce cas, on parle de dépistage précoce individuel. Celui-ci relève d’un choix personnel. Avantages et inconvénients diffèrent selon les types de cancer.

  1. Cancer du sein
    • Les femmes dont certains membres de la famille ont eu un cancer du sein courent un risque plus élevé. Ce risque peut varier de moyen à très élevé en fonction du degré de parenté. Les critères suivants sont pris en compte :
    - Deux parents (hommes et femmes) ou plus du premier ou du second dégré du côté maternel ou paternel ayant eu un cancer du sein et/ou des ovaires.
    - Un parent du premier degré (masculin ou féminin) ayant eu un cancer du sein avant l’âge de 50 ans.
    - Un parent du premier degré souffrant d’un cancer du sein et des ovaires.
    - Un parent du premier degré atteint d’un cancer du sein et un autre parent du même degré souffrant d’un cancer des ovaires.

    • En outre, les femmes ayant subi à un jeune âge une radiothérapie à champ magnétique du haut du corps présentent un risque accru. 

    • Les femmes qui ont des seins au tissu très dense, qui contiennent donc beaucoup de tissus glandulaires et peu de graisse, émargent à la catégorie présentent un risque modérément accru.

    Ces femmes ont intérêt à se faire examiner une fois par an dès le plus jeune âge, à partir de 30 ou 40 ans en fonction du risque, ou 5 ans plus tôt si un autre membre de la famille a eu un cancer du sein. On peut avoir recours à une mammographie, à une IRM ou, dans certains cas, à une échographie, ou encore à une combinaison de ces méthodes de détection.  

  2. Cancer du côlon
    Si vous avez moins de 50 ans ou plus de 74 ans, vous ne bénéficiez pas du dépistage proposé par les pouvoirs publics mais dans si vous courez un risque plus élevé, il peut être utile de vous soumettre à un dépistage.

    • Risque accru suite à des antécédents familiaux : si un ou plusieurs parents du premier degré (parents biologiques, frères et sœurs) ont ou ont eu un cancer du gros intestin, vous êtes plus exposé. Plus la personne concernée est jeune, plus élevé est le risque couru par ses proches. Discutez-en avec votre médecin traitant.

    Affections génétiques : il existe de rares formes héréditaires du cancer de l’intestin. 7 cas sur 100 environ seraient liées à ces syndromes génétiques. Il s’agit par exemple de la polypose adénomateuse familiale (PAF) et de la polypose associée à MUTUY (MAP et syndrome de Lynch).

        - Les personnes souffrant d’inflammations intestinales chroniques (Colitis Ulcerosa et maladie de Crohn) sont également plus exposées au développement d’un cancer du côlon.
        - Antécédents de cancer du côlon : les patients courent un risque de rechute et sont donc suivis par un spécialiste, à long terme. 

  3. Cancer des ovaires
    Notre pays ne recommande pas le dépistage à large échelle du cancer des ovaires.
    Les femmes présentant un risque familial (la mère ou une sœur ayant un cancer des ovaires ou une forme héréditaire de cancer du sein) peuvent se soumettre à un suivi régulier. L’utilité de ces examens doit être discutée avec le gynécologue.

  4. Cancer de la prostate
    Le dépistage systématique du cancer de la prostate n’est pas recommandé, les avantages d’un dépistage systématique au moyen du test PSA ne l’emportant pas sur les inconvénients. 

  5. Cancer de la peau
    Il est possible d’examiner les taches pigmentaires de la peau afin de dépister un éventuel mélanome. Cet examen n’est actuellement pas recommandé pour toute la population mais peut être utile pour les personnes présentant un risque accru.
    • Les personnes à la peau très claire qui brûle très vite;
    • Les personnes ayant de nombreuses taches pigmentaires (grains de beauté, taches de naissance);
    • Les personnes ayant eu de graves coups de soleil durant leur enfance;
    • Les personnes à peau claire ayant vécu dans un pays tropical, surtout pendant leur enfance;
    • Les personnes qui comptent un ou plusieurs cas de mélanome dans leur famille.
    Consultez votre médecin traitant ou le dermatologue si vous faites partie des personnes à risque.

    Le dépistage consiste à examiner la peau avec un dermatoscope, une sorte de loupe en contact direct avec la peau. Les lésions suspectes doivent être enlevées. Le spécialiste peut examiner la nature de la lésion au microscope, afin de déterminer s’il s’agit d’un mélanome ou d’une tache innocente. 

    Pour plus d’informations : www.euromelanoma.org.

  6. Cancer du poumon
    Notre pays ne recommande pas un screening généralisé du cancer du poumon sur base d’un CT-scan annuel faiblement dosé. Dans la foulée de l’US Preventive Services Task Force, des voix s’élèvent toutefois en faveur d’un dépistage de certains groupes à risque.
    • Les fumeurs ou ceux qui ont arrêtés depuis moins de 15 ans ;
    • Les personnes de 55 à 80 ans ayant accumulé 30 « années de paquets », c’est-à-dire :
    - 1 paquet par jour pendant 30 ans
    - OU 2 paquets par jour pendant 15 ans
    - OU 3 paquets par jour pendant 10 ans.

    Si vous êtes concerné, il peut être utile de discuter avec votre médecin de l’utilité de cet examen.

    Le centre d’études belgo-néerlandais responsable du cancer du poumon (l’étude NELSON) a révélé que le CT-scan des poumons pouvait faire diminuer de près de 26% le taux de mortalité lié au cancer du poumon. 

  7. Cancers professionnels
    Il existe des programmes de dépistage spéciaux pour les personnes exerçant des professions qui les exposent à des substances ou à des procédures cancérigènes. Par exemple, le screening du cancer du nez, effectué auprès anciens menuisiers qui ont été exposés aux poussières de bois pendant un minimum de 20 ans.

    Les travailleurs exposés à ces procédures ou substances bénéficient en outre de mesures de protection spécifiques, comme des examens annuels. 

Voir aussi l'article : Tache sur la peau : reconnaître les symptômes d'un cancer de la peau ?

Dépistage en cas de signaux d’alarme

En présence de certains symptômes ou anomalies, il est important de savoir s’ils sont imputables à un cancer ou à une autre maladie. Il faut donc procéder à des examens complémentaires. On ne parle plus de dépistage précoce mais d’examen visant à poser un diagnostic

Voir aussi l'article : Quel lien entre l'alimentation et le risque de cancer ?

Sources :
www.cancer.be
www.allesoverkanker.be
www.kwf.nl



Dernière mise à jour: décembre 2022

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