A quel âge arrêter l’alcool pour éviter la démence ?

dossier Avec l’âge, l’alcool peut commencer à vous affecter différemment. Vous devenez non seulement plus sensible à ses effets mais sa consommation peut également aggraver des problèmes de santé existants. Votre cerveau et votre mémoire sont particulièrement vulnérables à sa toxicité. Le neurologue Richard Restak, professeur au centre médical de l'université George Washington, recommande de stopper toute consommation d’alcool à partir d’un certain âge. Quel est-il ?

Voir aussi l'article : 10 effets nocifs de l’abus d’alcool sur votre santé

Comment l’alcool affecte le cerveau ?

Getty_alcohol_dementie_2024.jpg

© Getty Images

L'alcool est une neurotoxine, c'est-à-dire une substance qui peut endommager directement les cellules du système nerveux, dont les neurones. Une exposition prolongée à des niveaux élevés d'alcool peut entraîner la mort des cellules neuronales, en particulier dans certaines régions du cerveau liées à la mémoire (cortex et hippocampe). Le volume du cerveau rétrécit ce qui va contribuer à l’apparition de troubles cognitifs et de pertes de mémoire.

Voir aussi l'article : Stress, graisses, solitude… : les 6 ennemis du cerveau

A quel âge arrêter de boire pour éviter la démence ?

« Je vous suggère fortement, si vous avez 65 ans ou plus, d'éliminer complètement et définitivement l'alcool de votre alimentation », a expliqué le Dr. Richard Restak dans son nouveau livre : « How to Prevent Dementia: An Expert’s Guide to Long-Term Brain Health ».  « C'est le meilleur moyen de prévenir l'apparition d'une démence... À plus de 65 ans, vous avez généralement moins de neurones cérébraux que lorsque vous étiez plus jeune, alors pourquoi risquer de les perdre ? »

Voir aussi l'article : Les différentes formes de démence

Risques de démence avant 65 ans

Selon Dr. Richard Restak, il existe également un type de démence précoce lié à l’alcool : « le syndrome de Wernicke-Korsakoff ». Une consommation excessive et prolongée d'alcool peut entraîner une carence en thiamine (vitamine B1), à l'origine de ce syndrome de démence. Cette affection se caractérise par « de graves troubles de la mémoire, une confusion et des problèmes neurologiques », explique le spécialiste.

Cette pathologie affecte les hommes de 45 à 65 ans. Les femmes peuvent être touchées dès 35 ans. Pour 20 % des cas, la situation s'améliore nettement lorsque la personne arrête de boire et est supplémentée en vitamines B1. Pour 20 % des autres, les améliorations sont minimes, voire nulles. Le reste des cas se situent entre les deux pôles.

Voir aussi l'article : Nez rouge et gonflé : un signe d’alcoolisme ?

Que se passe-t-il après 65 ans ?

Après 65 ans, votre masse corporelle maigre ( à savoir la masse des organes, muscles, os, peau, sang… excepté les graisses) et la teneur en eau dans votre corps diminuent. Votre métabolisme ralentit. L'alcool reste alors plus longtemps dans votre organisme. Pour une même quantité d’alcool ingurgitée quelques années auparavant, votre taux d’alcool dans le sang est donc plus élevé. Son impact, notamment sur le cerveau, l'est également. 

Voir aussi l'article : Quels sont les effets du vieillissement sur le corps

D’autres bonnes raisons d’arrêter l'alcool après 65 ans ?

Après 65 ans, vous ressentez donc plus intensément les effets de l’alcool sans pour autant augmenter votre consommation. Vous êtes dès lors plus susceptibles de faire une chute ou d’avoir un accident de voiture. D’autant plus que le vieillissement peut s’accompagner de problèmes d’équilibre, d’audition, de vue et de réflexes ralentis. Selon le Dr. Richard Restak, « si vous êtes déjà aux prises avec d'autres facteurs contribuant aux chutes, comme une baisse de force, une atrophie musculaire, des problèmes d'équilibre et la prise de médicaments. Dans ce cas, boire de l'alcool peut être particulièrement dangereux ».

La consommation d’alcool après 65 ans peut avoir d’autant plus d’influence sur l’apparition de certains types de cancer, de lésions hépatiques, de troubles du système immunitaire et de lésions cérébrales.

Sans oublier que si vous souffrez d’ostéoporose, de diabète, d'hypertension artérielle, d’ulcères, de perte de mémoire ou de troubles de l'humeur, l’alcool est susceptible d’aggraver votre cas. 

Voir aussi l'article : Démence : les 12 facteurs de risque sur lesquels vous pouvez agir

Voir aussi l'article : Quels aliments consommer pour vieillir en bonne santé selon une étude ?

Sources
https://www.nia.nih.gov
https://www.urmc.rochester.edu
https://www.huffingtonpost.co.uk
https://aide-alcool.be
https://www.thesun.co.uk



Dernière mise à jour: février 2024

Vous voulez recevoir nos articles dans votre boîte e-mail ?

Inscrivez-vous ici à notre newsletter.

vous pourrez vous désinscrire quand vous le souhaiterez
Nous traitons vos données personnelles conformément à la politique de confidentialité de Roularta Media Group NV.
volgopfacebook

volgopinstagram