Recherche : le cancer du côlon bientôt dépisté grâce à une simple prise de sang ?

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En sera-t-il bientôt fini des examens de selles et des coloscopies (colonoscopies) ? Une étude prometteuse montre que le cancer du côlon à un stade précoce pourrait être détecté dans 83 % des cas sur base d’une simple prise de sang. Comment est-ce possible ?

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Comment se développe le cancer du côlon ?

Le cancer colorectal est un cancer qui se développe le plus souvent à partir de polypes qui se forment sur la muqueuse du côlon ou du rectum. La plupart de ces excroissances sont bénignes. Mais dans certains cas, elles se transforment lentement (en 5 à 10 ans) en tumeur cancéreuse. Ces polypes ne provoquent pas de symptômes visibles (à l'œil nu). Le dépistage est donc crucial afin de les détecter et de les supprimer avant l’apparition du cancer du côlon.

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Comment dépiste-t-on le cancer du côlon aujourd’hui ?

Aujourd’hui, en Belgique, le dépistage du cancer colorectal est réalisé sur base d’un prélèvement de selles à réaliser tous les deux ans entre 50 et 74 ans. Si l’échantillon montre des traces de sang occulte (du sang invisible à l’oeil nu), cela peut être le signe qu’un polype ou une tumeur cancéreuse saigne. En cas de test positif, vous devrez réaliser une coloscopie (colonoscopie) afin que les lésions soient visualisées et éliminées. 

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Des traces du cancer du côlon dans le sang

Selon une étude publiée dans The New England Journal of Medicine, un test sanguin permettrait de détecter les fragments d’ADN susceptibles d'être émis par les tumeurs du côlon dans la circulation sanguine (ADN tumoral circulant ou ADNct). Ce test de l'ADN acellulaire (cfDNA) serait capable de détecter le cancer colorectal à des stades précoces et traitables.

L’étude a été réalisée sur base d’un échantillon de 7861 personnes âgées de 45 à 84 ans. Les résultats des tests sanguins ont été comparés à ceux des colonoscopies. 83,1 % des participants atteints d’un cancer colorectal confirmé par coloscopie ont eu un test sanguin positif pour l’ADNc et 16,9 % ont eu un test négatif alors que la coloscopie avait pourtant diagnostiqué un cancer.  

Pour l'un des auteurs de l’étude, le gastro-entérologue William M. Grady, « les résultats de l'étude constituent une étape prometteuse vers le développement d'outils plus pratiques pour détecter le cancer colorectal à un stade précoce et traitable. Le test pourrait offrir une alternative aux patients qui refuseraient les options de dépistage actuelles ».

Les limites du test sanguin comme dépistage du cancer du côlon

Les recherches n’ont toutefois pas montré de résultats satisfaisants pour détecter les polypes ou les lésions précancéreuses avancées. Le test n'en a détecté que dans 13 % des cas, contre 42 % lors de l’analyse des selles et 93 % grâce à la coloscopie. 

Le test permettrait donc de traiter le cancer à un stade précoce, mais pas d’empêcher son apparition en détectant les polypes avant leur évolution vers leur forme cancéreuse.

Pour le Dr William M. Grady, le test sanguin reste toutefois un atout : « le cancer colorectal est fréquent et peut être évité grâce au dépistage, mais au sein de certaines populations, moins de la moitié des personnes éligibles au dépistage se soumettent réellement à ces tests… La possibilité de réaliser un test sanguin lors des visites de routine chez le médecin pourrait être l'occasion d'aider davantage de patients à se faire dépister. »

« Nous continuons de voir des personnes plus jeunes souffrir d'un cancer colorectal et il s'agit désormais du troisième cancer le plus répandu chez les personnes de moins de 50 ans ».

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