Cannabis à l’adolescence : quels effets à 35 ans ?
news La consommation de cannabis est assez fréquente à l’adolescence et chez le jeune adulte. Beaucoup s’en tiennent à un usage occasionnel, mais bien d’autres en prennent régulièrement. Les effets à long terme ne sont certainement pas négligeables.
Le cannabis renvoie à une image de drogue récréative, finalement peu dangereuse. Il est clair qu’on est loin des conséquences catastrophiques de la cocaïne ou de l’héroïne, tant pour la santé physique et mentale qu’en termes de répercussions familiales, sociales ou professionnelles, mais néanmoins, le cannabis n’est pas neutre. La preuve par cette étude réalisée par une équipe australienne (université du Queensland).
Une vie relationnelle moins stable
Pendant deux décennies, elle a suivi le parcours de quelque 2000 élèves âgés de 15 ans à l’entame. Toute une série de facteurs ont été analysés au fil du temps : situation professionnelle, troubles de l’humeur (anxiété et dépression), statut financier, difficultés relationnelles, consommation de tabac, d’alcool ou de drogue…
Le résultat montre d’abord que la consommation régulière (donc relativement fréquente par rapport à un usage occasionnel) de cannabis, quel que soit l’âge où la personne a commencé, exerce une influence « significative », et négative, sur son existence quotidienne. Et l’effet néfaste est d’autant plus marqué que la consommation a débuté tôt, à l’adolescence ou au tout début de l’âge adulte. Ceci est particulièrement notable pour ce qui concerne la consommation de tabac, d’alcool et de drogue (de divers types) plus tard dans la vie, singulièrement plus élevée que parmi les jeunes non-consommateurs de cannabis. On observe aussi plus de cas de dépression, davantage de problèmes pour trouver un emploi, et une vie relationnelle moins stable.
De fait, la consommation régulière de cannabis n’expose pas systématiquement à ces issues défavorables, mais elle augmente clairement le risque. Ces recherches-ci se sont essentiellement concentrées sur la santé mentale : les effets sur le plan physique doivent eux aussi être pris en compte.
Voir aussi l'article : Troubles mentaux : quelle efficacité du cannabis ?