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Grossir ou maigrir : plus on mange, plus l’intestin a faim de calories
news Le processus est crucial : la quantité de nourriture que nous ingérons influe sur la taille de l’intestin et sa capacité à absorber des calories. Il s’agit d’un mécanisme fondamental impliqué dans la prise de poids et l’obésité. La bonne nouvelle, c’est qu’il serait possible de le réguler.
On estime que 40% de la population mondiale est en surpoids (dont 10% de personnes obèses). Il s’agit d’un défi sanitaire majeur, sachant que les options thérapeutiques restent limitées. La chirurgie bariatrique (chirurgie de l’obésité) a montré son efficacité, mais elle est réservée à des cas spécifiques et elle ne va pas sans (lourdes) contraintes. Quant aux régimes amaigrissants, quel qu’en soit le principe, le taux d’échec est vertigineux.
L'intestin peut s'allonger ou se raccourcir
Une équipe suisse (université de Genève) dégage une piste d’intervention intéressante. Point de départ : on sait que la prise de poids résulte d’un déséquilibre entre la dépense énergétique et les apports caloriques. Les aliments préalablement décomposés sont absorbés dans l’intestin avant de passer dans la circulation sanguine pour être distribués dans tout le corps. Ce processus d’absorption est assuré par la paroi intestinale, recouverte de millions de circonvolutions appelées villosités et microvillosités.
Naguère, les chercheurs suisses avaient observé que l’intestin pouvait s’allonger et se raccourcir en fonction de facteurs environnementaux (comme l’exposition au froid !) et des besoins physiologiques. Question : comment se déclenche cette remarquable plasticité ?
Une réaction « impressionnante »
En utilisant des modèles animaux (rongeurs), des tissus intestinaux humains et des structures artificielles en 3D, les spécialistes ont constaté que la quantité de nourriture consommée constituait le principal régulateur de la longueur de l’intestin. Et la réponse est relativement rapide et physiologiquement « impressionnante » en cas d’augmentation de la quantité de nourriture : l’intestin peut ainsi s’allonger de plus de… 30%, avec une croissance notable de la taille des villosités et des microvillosités. Résultat : l’intestin développe une plus grande capacité d’absorption des calories.
Inactiver une protéine
Bonne nouvelle : ces changements sont réversibles. Lorsque la quantité de nourriture diminue, la longueur et la morphologie de l’intestin redeviennent proches de la normale. Si plusieurs voies contribuent à ce processus, il s’avère que la voie PPARa est cruciale. En effet, cette protéine participe au contrôle à la fois de l’augmentation de la longueur des villosités et de la capacité d’absorption calorique. En inactivant cette protéine dans l’intestin des souris, les auteurs ont pu constater « une nette réduction » de la capacité d’absorption des calories, ce qui a permis de réduire la quantité de graisse accumulée en raison d’une alimentation très calorique.
Evidemment, l’objectif consiste à pouvoir appliquer cette intervention chez l’humain, ce qui constituerait un formidable outil contre l’excès de poids. Néanmoins, des étapes fondamentales doivent encore être franchies. Ainsi, cette protéine PPARa joue un rôle clé dans beaucoup de fonctions métaboliques, et elle est exprimée dans de nombreux tissus. Avant qu’un traitement puisse être proposé, il faudra d’abord trouver le moyen d’inhiber cette protéine dans l’intestin uniquement, sans toucher aux autres organes.
Voir aussi l'article : Exercice physique : combien de calories brûlez-vous ?
Source
Nature Communications