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Prix Nobel : le génie vieillit très bien
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Une étude américaine montre que l’âge, au moment de leurs découvertes majeures, des lauréats des prix Nobel scientifiques augmente constamment.
Benjamin Jones, attaché à l’université Northwestern (Chicago), observe notamment, dans un article publié par la revue PNAS (éditée par l’Académie américaine des sciences), qu’entre 1901 et 1960, la moitié des prix Nobel de chimie avaient réalisé leurs travaux les plus déterminants avant l’âge de 40 ans. Depuis, la tendance s’est inversée, et les lauréats scientifiques – médecine, physique, chimie et économie – sont de plus en plus nombreux à avoir engrangé leurs découvertes les plus importantes durant leur période « quadra » ou « quinqua ».
« Dans une certaine mesure, ces statistiques sont une surprise et font mentir la plupart des travaux de neurobiologie qui étudient les effets du vieillissement sur le cerveau », observent nos confrères du Figaro. En fait, l’apparent paradoxe s’expliquerait par deux facteurs.
D’abord, le fait que les études scientifiques sont de plus en plus longues, si l’on considère les années de post-doctorat, et d’ultra-spécialisation. Ensuite, il apparaît que les prix Nobel sont de moins en moins décernés pour des travaux théoriques, au bénéfice des recherches expérimentales. Or, « les esprits jeunes, non figés dans les idées reçues d’une discipline existante, sont potentiellement plus créatifs pour élaborer des théories nouvelles ; mais sont désavantagés pour réaliser des expérimentations de plus en plus complexes, pour lesquelles l’expérience de chercheurs plus âgés est un avantage considérable ».