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Mal de dos : le paracétamol est-il encore utile ?
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Une étude australienne indique que le paracétamol ne présente pas d’efficacité particulière dans la prise en charge de la lombalgie aiguë. Qu’en est-il ?
Aucune efficacité quand on compare ses effets à ceux d’un placebo (substance chimiquement inactive). Le Centre belge d’information pharmacothérapeutique (CBIP) a commenté les résultats de cette étude qui avait fait grand bruit lors de sa publication.
L’âge moyen des participants (environ 2.000) était de 45 ans. Ils souffraient d’une lombalgie aiguë, définie par des douleurs dans le bas du dos depuis moins de six semaines, avec ou sans irradiation dans les jambes, et les douleurs étaient classées comme modérément sévères. Ils ont été traités :
• soit avec un placebo
• soit avec du paracétamol à prendre régulièrement (deux comprimés à libération prolongée, trois fois par jour : 4 g par jour au total)
• soit avec du paracétamol en fonction des besoins ressentis : un ou deux comprimés (classiques, sans libération prolongée) de 500 mg, toutes les quatre à six heures (maximum 4 g par jour)
Tous avaient reçu des conseils pratiques et ont été rassurés sur le caractère favorable du pronostic (bonnes chances de rémission).
Que montrent les résultats ? Que le paracétamol, pris régulièrement ou à la demande, ne présente pas de bénéfices significatifs en termes de temps de récupération (disparition de la douleur), d’intensité de la douleur, de qualité du sommeil ou de fonctionnalité. A partir de là, le CBIP avance plusieurs observations.
• Le paracétamol est classiquement considéré comme le premier choix dans la lombalgie aiguë, en se fondant surtout son profil favorable d’innocuité et sur le fait que son effet antalgique (antidouleur) a été clairement démontré dans d’autres types de douleurs aiguës (mal de dent, douleurs postopératoires…). Jusqu’à ce jour cependant, son efficacité dans la lombalgie aiguë n’avait pas été bien démontrée. Cette étude est la première à avoir examiné cela de près, et de manière rigoureuse.
• Faut-il pour autant abandonner le paracétamol dans cette indication ? Les auteurs de cette étude indiquent eux-mêmes qu’il est trop tôt pour cela : ces résultats doivent être confirmés. Dans l’intervalle, il est nécessaire de bien évaluer l’effet obtenu et d’arrêter la prise de paracétamol si aucun bénéfice n’est constaté.
• Faut-il conseiller plus rapidement la prise d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (Ains), classiquement le second choix dans la lombalgie aiguë ? Non, sûrement pas, répond le CBIP. Les Ains présentent un profil d’innocuité moins favorable que le paracétamol (davantage de risques d’effets indésirables) et ne s’avèrent pas plus efficaces.
• L’un des points importants de l’étude australienne, c’est que tous les patients ont reçu des bons conseils et ont été rassurés en ce qui concerne le pronostic. Ces deux éléments doivent occuper une place centrale dans la prise en charge du mal de dos.
• Enfin, les personnes dont on parle ici souffraient de lombalgie aiguë depuis dix jours en moyenne avant le début de l’étude. Celle-ci ne permet donc pas d’avancer des conclusions sur l’utilité du paracétamol pendant les premiers jours de la crise.