Première cigarette : d'un jeune à l'autre, il y a un monde
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Les circonstances qui conduisent un jeune à commencer à fumer ne sont pas uniformes. Pourtant, les messages de prévention, eux, le sont.
La lutte contre le tabagisme se heurte à des difficultés considérables, singulièrement lorsqu’il s’agit de dissuader les jeunes de commencer à fumer. Beaucoup ne s’y mettront pas, mais beaucoup trop d’autres vont essayer, et continuer. On ignore si tous les éléments de cette enquête conduite par le Pr Katherine Frohlich (université de Montréal) peuvent s’appliquer à la situation dans d’autres pays, mais elle n’en demeure pas moins riche d’enseignements. Cette spécialiste de médecine préventive a rencontré plusieurs dizaines de praticiens canadiens, afin de cerner leur perception des jeunes fumeurs.
Elle rappelle d’abord que les programmes d’intervention, de prévention contre le tabagisme, ciblent l’ensemble de cette population, sans distinguer les environnements socio-économiques. Or, insiste-t-elle, on ne commence pas à fumer pour les mêmes raisons dans les milieux aisés et dans ceux qui le sont moins. Ensuite, ses rencontres avec des professionnels de la santé ont mis en évidence un inquiétant phénomène de stigmatisation, dans la mesure où « trop de praticiens ont tendance à considérer les jeunes fumeurs comme incapables de réfréner leurs envies et irresponsables au moment de prendre des décisions ». |
Ces travaux ont été publiés dans la revue « Sociology of Health & Illness ».