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Le lait de chèvre ou de brebis – ainsi que le fromage de chèvre – a la réputation d’être plus facile à digérer que le lait de vache. Il contiendrait moins de cholestérol et plus de vitamines et de minéraux. Il constituerait également une bonne alternative en cas d’allergie au lait de vache. Qu’en est-il réellement ?
Points-clés : le lait de chèvre meilleur pour la santé ?
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© Getty Images / fromage de chèvre
Commençons par le cholestérol : le fromage de chèvre ou de brebis contient autant de cholestérol que les fromages de vache à pâte dure. Toutefois, il est bon de rappeler que le cholestérol présent dans les aliments influence très peu le taux de cholestérol dans le sang : ce sont surtout les graisses saturées qui ont un impact sur ce dernier.
Or, en ce qui concerne ces graisses aussi, la composition du lait de vache, de chèvre ou de brebis varie très peu. Le fromage de chèvre affiche un léger avantage par rapport au fromage de vache, mais il reste moins intéressant qu’un fromage allégé (comme les fromages à 20 % de matière grasse). En pratique, si vous cherchez à réduire votre apport en graisses, un fromage maigre de vache fera tout aussi bien l’affaire qu’un fromage maigre de chèvre ou de brebis.
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En matière de digestion, il existe bien une différence. Le lait de chèvre possède un profil unique d’acides gras, associé à plusieurs bienfaits pour la santé.
Les produits laitiers à base de lait de chèvre présentent notamment des propriétés anti-inflammatoires et peuvent même contribuer à diminuer l’appétit. Le lait de chèvre contient davantage d’acides gras à chaîne courte et moyenne que le lait de vache, notamment l’acide caprique et l’acide caprylique. Ces acides gras sont rapidement digérés et constituent une source directe d’énergie, qui rassasie davantage.
Une étude menée sur 33 adultes révèle qu’un petit-déjeuner à base de lait et de fromage de chèvre diminue sensiblement l’appétit. Les participants étaient plus rapidement rassasiés qu’après un repas à base de lait de vache. On peut donc considérer que le lait de chèvre offre un léger avantage au niveau de la digestion. Les globules gras du lait de chèvre sont beaucoup plus petits que ceux du lait de vache et donc plus digestes. Il est naturellement homogénéisé, c’est-à-dire que sa texture est uniforme et que les globules de graisse ne remontent pas facilement à la surface.
Un autre aspect positif du lait de chèvre est sa teneur relativement élevée en oligosaccharides. Sa composition en oligosaccharides est proche de celle du lait maternel. Ces composés atteignent le côlon sans être digérés et agissent comme des prébiotiques, favorisant le développement d’une flore probiotique bénéfique qui concurrence les bactéries pathogènes, les empêchant ainsi de proliférer.
© Getty Images / lait de chèvre
L'affirmation selon laquelle le lait de chèvre ou de brebis – et le fromage – contiendrait plus de vitamines ou de minéraux n'est pas tout à fait exacte : tout dépend des minéraux et des vitamines dont on parle.
Le lait de chèvre contient plus de minéraux tels que le magnésium et le calcium et plus d’oligoéléments tels que le fer, le cuivre et le phosphore. En revanche, le lait de vache contient beaucoup plus d’acide folique, de zinc et de vitamine B12. Le lait de chèvre cru ne convient pas aux nourrissons en raison de sa teneur élevée en protéines et en minéraux et de sa faible teneur en folates. Globalement, les valeurs nutritionnelles du lait de chèvre et du lait de vache sont similaires à bien des égards, mais le lait de chèvre contient souvent plus de matières grasses, ce qui peut entraîner un apport calorique plus élevé.
La thèse selon laquelle les personnes allergiques au lait de vache pourraient se tourner vers le lait de chèvre n’est pas toujours exacte.
Une allergie au lait de vache est causée par une réaction à certaines protéines présentes dans le lait. Le lait contient une multitude de protéines différentes et plusieurs peuvent être responsables de la réaction allergique. Certaines de ces protéines sont également présentes dans le lait de chèvre, mais généralement souvent sous une forme différente…
Le lait de chèvre contient moins de caséine A1 que le lait de vache. Ce type de protéine peut provoquer des inflammations intestinales chez les personnes allergiques. Les produits à base de lait de chèvre contiennent surtout de la caséine A2, une protéine reconnue comme étant moins allergène et moins inflammatoire que la variante A1.
Une étude menée sur 45 personnes souffrant d’intolérance au lactose a montré que la consommation de lait contenant de la caséine A1 entraînait des troubles digestifs et une augmentation des marqueurs inflammatoires. Lorsque ces personnes sont passées à un lait ne contenant que de la caséine A2, leurs symptômes digestifs ne se sont pas aggravés et les signes d’inflammation intestinale se sont nettement améliorés.
En général, on peut donc s’attendre à ce que le lait et le fromage de chèvre provoquent moins de réactions allergiques que le lait de vache. Mais il est recommandé de se faire tester avant d’en consommer.
L’intolérance au lactose est un phénomène totalement différent. Il s’agit d’une incapacité à digérer le lactose, principal glucide du lait, due à un déficit ou une absence de l’enzyme lactase dans l’intestin grêle. Nausées, crampes, ballonnements, flatulences et diarrhée sont les principaux symptômes de l’intolérance au lactose. Or, le lait de chèvre ou de brebis contient également du lactose. Le lait de chèvre en comporte environ 1% de moins que le lait de vache. Les personnes souffrant d’intolérance n’obtiendront donc aucun soulagement en se tournant vers le lait de chèvre.
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