Alcool : que révèlent les tickets de caisse ?
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Les consommateurs modérés d’alcool, et en particulier de vin, semblent - relativement ! - protégés contre les troubles cardiovasculaires. Mais mangent-ils aussi différemment, ceci expliquant alors en partie cela ?
La question turlupine certains spécialistes, qui considèrent en effet que la consommation prudente (un à trois verres par jour) de boissons alcoolisées, et son impact bénéfique, relèvent plutôt d’un mode de vie globalement plus favorable pour la santé. Comme le rappelle le Dr Boris Hansel (Journal international de médecine), « des travaux réalisés par questionnaire ont montré que les buveurs modérés de vin déclarent des habitudes alimentaires plus saines ».
Une étude française a abordé le sujet sous un angle original, puisque la méthodologie a consisté à examiner à la loupe les achats de quelque deux cent mille clients réguliers (avec carte de fidélité) d’une grande chaîne de supermarchés. Et pour cela, il a été nécessaire de se pencher sur les tickets de caisse. L’idée de cette équipe de l’hôpital Bichat (Paris) a consisté à répartir les clients en une dizaine de sous-groupes selon le type et la quantité de boissons alcoolisées achetées habituellement, ainsi que la nature des denrées alimentaires qu’ils se procurent, et qui avaient été scindées en deux grandes catégories :
• les aliments sains (café, thé, margarine, poisson, légumes, fruits, laitages peu gras, viandes blanches, huiles végétales…)
• les aliments malsains (préparations avec sucre ajouté, sel, produits laitiers gras, gâteaux, biscuits, viandes transformées, sodas…)Qu’a-t-on observé ?
D’une manière générale, les amateurs de (bon) vin consacrent une part plus importante de leur budget aux produits sains, comparativement aux non-acheteurs d’alcool, tandis que les acheteurs de bière et de boissons anisées sont les clients dont les achats d’aliments sains sont proportionnellement les plus faibles. Et il a également été constaté que les acheteurs de vin sont, globalement toujours, moins friands de boissons sucrées, sodas et autres jus de fruits.
Les auteurs concèdent que leur manière de procéder s’expose à la critique, puisque des biais ont pu fausser certains résultats. Mais ils ajoutent que dans l’ensemble, cela ne remet en cause ni la pertinence de leur manière de procéder, ni les grandes lignes de leur constat. Le Dr Hansel ajoute que « cette étude montre que la consommation ou non de boissons alcoolisées, et selon leur nature, peut être un puissant marqueur des habitudes nutritionnelles ».