Comment l'alcool détend l'atmosphère
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La consommation d’alcool renforce le processus de « contagion émotionnelle », un mécanisme central du rapprochement et de la cohésion sociale.
Cette équipe de l’université de Pittsburgh a voulu tester l’effet de l’alcool sur les relations interpersonnelles. Elle a réuni quelque 700 adultes (hommes et femmes), répartis en groupes de trois personnes. Chacun s’est vu offrir à boire, soit une boisson alcoolisée, soit non alcoolisée, soit sans alcool mais présentée comme si elle en contenait (le bord du verre avait été imprégné d’arômes de vodka). La consommation était libre.
Les chercheurs ont filmé les interactions et ont décodé les expressions du visage afin d’identifier le sourire de Duchenne, c’est-à-dire un « vrai » sourire, traduisant une joie sincère, un affect positif, par opposition au sourire forcé, complaisant, voire hypocrite. Il s’agit d’un élément extrêmement important dans les interactions sociales.
Que constate-t-on ? Qu’en l’absence d’alcool, les « vrais sourires » sont beaucoup moins contagieux entre les hommes par rapport aux femmes. Mais plus les messieurs boivent de l’alcool, plus le sourire de Duchenne devient contagieux et fréquent. Ils se lâchent, ils se détendent, ils sont moins sur la défensive, ils deviennent plus sociaux, pour le dire comme cela. Chez les femmes, l’alcool ne change pas grand-chose sur ce plan, sauf chez les fortes consommatrices.
Au-delà de cette démonstration, les spécialistes expliquent qu’il est probable que les « buveurs sociaux » - et donc surtout les hommes - recherchent cet effet de « contagion émotionnelle », qui se traduit par plus de bien-être et de bonne humeur. Le problème, c’est l’escalade, avec le risque de consommation abusive, et donc problématique. Et sur le moment, une consommation excessive peut conduire certains à se désinhiber au-delà du raisonnable et à adopter des comportements désagréables (agressifs, notamment).
Voir aussi l'article : Alcool : pourquoi cette envie de sauter sur tout ce qui bouge ?