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Cancer de la peau : un plan national face à une évolution alarmante
news Chaque année, le nombre de diagnostics de cancer de la peau augmente. Environ 40% de tous les cancers détectés aujourd'hui sont un type de cancer de la peau. En 2018, on en dénombrait 43.745 en Belgique. C'est le cancer qui connaît la plus forte augmentation de cas. En outre, on s'attend à ce que les chiffres doublent encore au cours des dix prochaines années. La Fondation contre le Cancer appelle les autorités à mettre en œuvre un plan d'action national ambitieux.
En raison du vieillissement de la population, une augmentation significative du nombre de diagnostics de cancer de la peau était attendue. Mais la progression est beaucoup plus importante que prévu. Elle s'explique en grande partie par le comportement des Belges qui s’exposent régulièrement au soleil, mais le changement climatique joue également un rôle. L'augmentation du nombre de jours ensoleillés signifie plus d'exposition à la lumière du soleil.
La diminution de la couche d'ozone a exposé toute la génération des baby-boomers à des valeurs UVI (indice UV) plus élevées. Les effets les plus significatifs sur l'incidence du cancer de la peau se produiront pour la génération née entre 1960 et 1980 parce qu'elle a reçu la plus grande dose cumulée de rayons UV au cours de sa vie. Cette génération était en tout cas beaucoup moins consciente de la nocivité des rayons UV que les suivantes. Les bains de soleil avec peu de protection et le succès des bancs solaires, surtout à partir des années 1990, ont entraîné une augmentation de l'incidence des cancers de la peau à partir de 2010. La Belgique reste l'un des leaders en termes d'utilisation des bancs solaires par rapport aux autres pays.
Une forte pression sur les soins de santé
Le fait que le nombre de diagnostics de cancer de la peau double presque tous les dix ans accroît la pression sur les soins de santé. Les temps d'attente pour les rendez-vous chez les dermatologues sont de plus en plus longs, avec pour conséquence que certains patients reçoivent un diagnostic trop tardif. Il est urgent de mettre en place un système dans lequel les patients à haut risque sont diagnostiqués en premier. L'avenir nous réserve une situation de plus en plus critique. Par exemple, 77.000 diagnostics de cancer de la peau sont prévus d'ici à 2030. Cela signifie une augmentation moyenne de 777 diagnostics par hôpital et une moyenne d'environ 100 par dermatologue. Une prévision, réalisée en 2014 par l'UGent, indique que la facture pour les soins de santé atteindra 3,2 milliards d'euros en 2034 et ce montant ne fait qu'augmenter.
Un plan national ambitieux
L'augmentation du nombre de cancers est un signal d'alarme clair. Les initiatives actuelles de prévention ne sont pas suffisantes à court terme pour réduire le nombre de diagnostics, la pression sur les services de soins de santé et les coûts des traitements. La Fondation contre le cancer veut réduire le nombre de cancers de la peau, faire en sorte que chacun reçoive le bon diagnostic et le meilleur traitement possible à temps. Il est clair que sans prévention primaire, il est impossible d'inverser un afflux de patients en constante augmentation.
La Fondation contre le cancer préconise un plan national ambitieux.
• Une approche accélérée et coordonnée pour promouvoir un changement de comportement aboutissant à un comportement raisonnable en matière d’exposition au soleil.
• Une interdiction des bancs solaires pour réduire l'incidence et la prévalence des cancers.
• Une information précise du grand public et une réglementation claire pour transmettre les bons messages sur la vitamine D, les produits de protection solaire, les bancs solaires, les applications pour smartphone pour la détection du cancer de la peau.
• L’organisation d’un dépistage efficient dans lequel de nouvelles stratégies, éventuellement basées sur de nouvelles technologies comme l'intelligence artificielle, devraient être explorées de manière critique dans les populations à haut risque et à faible risque.
• Afin que les soins restent facilement accessibles et que leur qualité soit garantie, leur organisation doit être examinée de manière critique. La répartition des tâches et la collaboration entre les différentes disciplines en matière de diagnostic, de soins et de suivi doivent être revues.
• Un défi particulier est la prise en charge des patients âgés (80+) atteints d'un cancer de la peau, pour lesquels il est nécessaire de peser le pour et le contre des traitements « standards ».
• Le soutien financier à la recherche de thérapies plus ciblées ayant moins d'effets secondaires.
Il y a un espoir qu'une approche nationale fonctionne. D'autres pays nous ont précédés avec une stratégie nationale qui porte ses fruits. Par exemple, le déclin du cancer de la peau chez les jeunes a commencé en Australie, le nombre d'utilisateurs de bancs solaires a rapidement diminué au Danemark, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont vu un changement significatif des comportements de protection… L'approche coordonnée dans ces pays prouve que c'est possible.
Voir aussi l'article : Cancer de la peau : on tarde trop à consulter un médecin