Cigarette et cancer : on croit que ça n’arrive qu’aux autres
news
Une proportion extrêmement importante de fumeurs considère ne pas présenter plus de risques de cancer : un phénomène de déni qui complique la lutte contre le tabagisme.
Cette enquête a été réalisée en France auprès de quelque 2.000 personnes âgées de 40 à 75 ans, dont un tiers d’anciens fumeurs et un quart de fumeurs (15 cigarettes par jour en moyenne). La question centrale portait sur la perception individuelle – pour soi, donc – du risque de cancer associé au tabagisme. Qu’apprend-on ?
• La moitié des fumeurs s’estiment à risque (un peu ou beaucoup) plus élevé de souffrir d’un cancer par rapport à la population générale. Autrement dit, l'autre moitié considère que le risque n'est pas augmenté.
• Un tiers de l’ensemble des répondants est convaincu que l’on ne court pas plus de risque de développer un cancer du poumon lorsqu’on fume moins de dix cigarettes par jour.
• Toutes pathologies confondues, le nombre de cigarettes que l’on peut fumer quotidiennement sans le moindre risque est fixé en moyenne à deux par les non-fumeurs et les ex-fumeurs et à quatre par les fumeurs actuels.
Le résultat le plus inquiétant concerne la perception du risque de cancer par de nombreux fumeurs (sans même parler des troubles cardiovasculaires…). Un phénomène évident de déni, puisque si les dangers du tabagisme sont connus et intégrés par l’écrasante majorité, il semble qu’ils concernent les autres fumeurs plutôt que soi-même. Dans ces conditions, la motivation à l’arrêt du tabac se heurte à un écueil de taille…