Grossesse : au-delà de quelle durée faut-il s’inquiéter ?
news
Une grossesse sur cinq se prolonge au-delà de 41 semaines d’aménorrhée. A partir de quand un déclenchement de l’accouchement est-il nécessaire ?
Cette question a motivé la diffusion de nouvelles recommandations, émises par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Comme le rappelle la revue médicale Le Généraliste, « en France, si la grossesse prolongée – supérieure à 41 semaines d’aménorrhée - concerne 15 à 20% des femmes enceintes, le dépassement de terme stricto sensu – au-delà de 42 semaines – n’en touche que 1%. Pour autant, peut-on estimer que seuls ces 1% méritent une surveillance rapprochée ? Pas si simple… ».
Une augmentation régulière du risque
En fait, le risque de mortalité périnatale augmente régulièrement entre 37 et 43 semaines d’aménorrhée, passant de 0,7/mille à 5,8/mille, « sans qu’il y ait de seuil à partir duquel il existerait une augmentation franche », poursuit Le Généraliste. « C’est pourquoi les experts proposent d’instaurer une surveillance dès la 41ème semaine. » Avant ce délai, « rien n’indique qu’une telle politique s’accompagnerait d’une diminution de la morbi-mortalité néonatale. En revanche, une surveillance instaurée à partir de 41 semaines, qui concernerait environ 20% des femmes, permettrait de réduire la morbidité périnatale par rapport à une surveillance à partir de 42 semaines ».
Tout en sachant, il est important de le préciser, que sur cent femmes enceintes, cette surveillance ne se « justifiera », a posteriori, que pour une seule d’entre elles. En d’autres termes, le suivi rapproché est nécessaire, même si le risque est somme toute très limité.
Une surveillance étroite
Dans le cadre de cette surveillance, poursuivent les experts du CNGOF, « il semble bon de recommander aux patientes de consulter en cas de diminution des mouvements fœtaux. » Par ailleurs, « l’examen du rythme cardiaque fœtal et la mesure de la quantité de liquide amniotique par échographie sont également préconisés et peuvent conduire au déclenchement en cas d’anomalies. En dehors de ces situations, un déclenchement du travail peut également être proposé, sans précipitation, après la 41ème semaine d’aménorrhée ».
Et si la prolongation au-delà de la 42ème semaine est choisie, « elle semble assortie d’une augmentation des risques fœtaux qui doivent être expliqués à la patiente et mis en balance avec les inconvénients potentiels d’un déclenchement ».