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Les bilingues devinent mieux ce que les autres pensent
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Le bilinguisme permettrait de se mettre plus facilement à la place de l’autre, de mieux comprendre ses intentions, ce qui facilite la communication sociale.
De nombreuses études se sont penchées sur les bénéfices du bilinguisme, en particulier en termes de développement cérébral. Ces recherches-ci (université de Chicago) ont exploré le champ des relations sociales. L’idée de départ renvoie au fait qu’un enfant évoluant dans un environnement multilingue perçoit non seulement des idiomes différents, mais aussi des comportements particuliers (personnels, culturels, sociaux…) liés à chacune de ces langues.
Trois groupes d’enfants (de 4 à 6 ans) ont été constitués : des unilingues anglophones, des bilingues avec l’anglais comme langue principale et une seconde langue passive, et des bilingues parfaits (maîtrise de l’anglais et de l’autre langue). Les profils des jeunes participants étaient suffisamment similaires pour que « l’effet langue » puisse être bien isolé.
Une compréhension plus intuitive
L’expérience a consisté à confronter l’enfant à un adulte par le biais d’un jeu avec des petites voitures, et organisé de telle manière qu’à un moment donné, l’enfant devait comprendre les attentes de l’adulte avant de déplacer une voiture bien précise. Cela paraît un peu compliqué, mais en fait tout repose sur l’intuition de l’enfant, sur sa capacité à percevoir et à ressentir la demande de l’autre. Et que constate-t-on ? Que 50% des enfants unilingues déplacent la bonne voiture, alors que c’est le cas pour près de 80% des bilingues passifs ou actifs.
La différence est clairement significative et les auteurs de cette étude considèrent que cela démontre que dès le jeune âge, le bilinguisme apporte un bénéfice dans la structuration des compétences sociales, en l’occurrence parce qu’il favorise une meilleure compréhension, disons plus intuitive, du point de vue de l’interlocuteur. La base est là : il s'agit de la renforcer tout au long de l'existence.