Les chauffeurs de taxi ont un cerveau différent !
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Durant la période où ils doivent mémoriser les trajets, le volume d’une certaine zone de leur cerveau augmente.
L’étude a été réalisée auprès de candidats taximen londoniens. Pendant leur apprentissage, qui dure trois à quatre ans, ils doivent mémoriser un nombre gigantesque d’itinéraires, dans une ville tentaculaire, où les rues forment d’incroyables labyrinthes.
Eleanor Maguire, spécialiste en neurosciences à l’University College London, s’intéresse depuis plusieurs années à la configuration cérébrale des taximen ; et a d’ailleurs déterminé, lors d’une précédente étude, qu’ils présentaient un développement singulier de l’hippocampe postérieur, par rapport à des individus du même âge, d’un niveau d’éducation et d’un QI (quotient intellectuel) similaires. Or, l’hippocampe postérieur jouerait un rôle crucial dans les processus de mémorisation et de navigation spatiale. Question : cette particularité est-elle présente à l’origine, ou se manifeste-t-elle en raison du métier exercé ?
Eleanor Maguire (qui publie les résultats de ses recherches dans la revue « Current Biology ») a entrepris de suivre durant cinq ans une petite centaine d’aspirants chauffeurs de taxi ; et, en parallèle, un groupe d’une trentaine de sujets témoins. Tous présentaient, au départ, une structure cérébrale à peu près identique. A la fin de leur formation, la moitié des candidats ont réussi leurs examens. Et il s’avère que ceux qui ont décroché leur licence affichaient un volume de l’hippocampe postérieur sensiblement plus important que les autres participants à cette étude.
Formation de nouveaux neurones et/ou multiplication des connexions neuronales : en tout cas, le résultat est là. Le point faible, semble-t-il, c’est que leur hippocampe antérieur apparaît plus réduit, ce qui pourrait causer des perturbations en cas de changements imprévus dans le réseau routier ou lors de la conduite dans des villes inconnues.