Diabète : ne vous fiez pas à votre poids
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Le surpoids et l’obésité représentent des facteurs de risque d’évolution vers le diabète, mais un indice de masse corporelle (IMC) satisfaisant n’exclut rien.
Comme l’explique le Dr Jean-Claude Lemaire (Journal international de médecine), « un moyen d’endiguer la progression du diabète de type 2 consiste à identifier le plus tôt possible les personnes les plus à risque, tout particulièrement les pré-diabétiques, afin de mettre en œuvre les mesures hygiéno-diététiques et/ou pharmacologiques nécessaires pour empêcher la transition vers le diabète franc ». Ce repérage précoce cible en priorité les personnes en surpoids ou obèses. Néanmoins, une équipe américaine (université de Floride) montre qu’un IMC « normal » ne doit certainement pas donner à penser que le risque est écarté.
De plus en plus nombreux et pas assez dépistés
L’étude a pris en compte l’hémoglobine glyquée, qui permet de déterminer la glycémie (concentration de sucre dans le sang) sur trois mois. Il s’agit d’un paramètre de référence en cas de diabète, mais aussi pour évaluer le pré-diabète. Les chercheurs ont examiné des données collectées lors du suivi, en deux phases étalées sur 30 ans, d’un groupe représentatif de la population américaine âgée de 20 ans et plus. Il apparaît que la prévalence du pré-diabète (en considérant donc l’hémoglobine glyquée) chez les personnes avec un IMC normal (entre 19 et 25) est passée globalement de 10,2% à 18,5%, et de 22% à 33,1% chez les plus de 45 ans. Comme le souligne en substance le Dr Lemaire, « ceci veut dire en clair qu’en se basant sur le critère classique d’IMC, jusqu’à un tiers des personnes à haut risque de diabète ne sont pas dépistées ».
On ajoutera que l’obésité abdominale, toujours avec un IMC normal, ne suffit pas non plus : un tour de taille satisfaisant (moins de 102 cm chez l’homme et moins de 88 cm chez la femme) ne permet pas non plus d’exclure la présence d’un pré-diabète. Autrement dit, si le surpoids et l’obésité (générale ou abdominale) constituent des facteurs de risque bien établis de pré-diabète et de diabète, « les personnes non obèses à risque métabolique existent bel et bien, elles sont de plus en plus nombreuses et, hélas !, rarement dépistées », conclut le Dr Lemaire.