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Cannabis : un risque cardiovasculaire bien réel
news La consommation de cannabis est trop souvent perçue comme un comportement récréatif sans risques majeurs pour la santé. Pourtant, l’usage fréquent de cette drogue qualifiée de douce ne va pas sans dangers.
Le cannabis présente une image disons paradoxale, en ce sens que son usage est relativement bien toléré, contrairement à celui des drogues dites dures, sachant pourtant qu’une dépendance (surtout psychique) reste possible, alors que les études s'accumulent pour mettre en évidence des effets néfastes en cas de consommation régulière. La toxicité immédiate du cannabis est relativement faible, et le risque d’overdose mortelle est inexistant.
Soulager les symptômes
Sur un autre plan, de plus en plus de pays autorisent l’usage du cannabis sous sa forme médicale, afin de soulager les symptômes d’une série de maladies, et on pense en particulier à la douleur, aux nausées et aux vomissements, aux insomnies, ou encore à la diarrhée. A contrario, plusieurs études montrent qu’une consommation régulière de cannabis, notamment chez l’adolescent, peut favoriser le développement de troubles psychiatriques (psychotiques). On sait aussi que la fumée du cannabis inhalé (« joint ») est très toxique, et encore plus agressive pour les bronches et les poumons que celle du tabac.
Dans ce contexte, qu’en est-il du risque cardiovasculaire ? Pour cerner la réponse, une équipe américaine (Upstate Medical University) a analysé des données concernant 1,4 million de personnes (18 - 74 ans), qui avaient participé à une enquête de santé étalée sur plusieurs années et coordonnée par les centres US de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Les chercheurs ont retenu les informations fournies par les non-fumeurs de tabac, et deux groupes ont été constitués : les consommateurs réguliers (plusieurs fois par semaine) de cannabis et ceux qui n’y ont jamais touché. Une multitude de facteurs de confusion ont été pris en compte, afin d’isoler au plus près les effets du cannabis.
Une hausse vertigineuse du risque
Que constate-t-on ?
• La consommation fréquente de cannabis, quelle que soit la forme d’administration, est associée à un risque accru de 88% (quasiment le double, donc) de souffrir d’un infarctus du myocarde ou d’une maladie coronarienne. Le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) suit la même tendance : + 81%.
• Dans un sous-groupe caractérisé par une maladie cardiovasculaire précoce, l’usage régulier du cannabis est associé à un danger encore plus net : risque multiplié par 2,3 d’infarctus et de maladie coronarienne, et par 2 pour l’AVC.
• Le cannabis fumé présente le risque le plus élevé de toxicité cardiovasculaire.
Ainsi que l’explique le Dr Philippe Tellier (Journal international de médecine), cette étude établit une association, mais l’ampleur du lien de cause à effet doit être clarifiée étant donné que d’autres facteurs pourraient intervenir. Ceci étant, « le cannabis reste dans le collimateur des autorités sanitaires, la liste de ses méfaits possibles ne se limitant pas à cette hausse du risque cardiovasculaire en cas d’usage trop fréquent ».
Voir aussi l'article : Cannabis : quels effets réels sur la douleur ?