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Excès de poids : les moqueries font grossir
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Les personnes en surpoids ou obèses victimes de comportements de stigmatisation risquent d’encore plus grossir.
Ces attitudes (moqueries, mépris, critiques…) peuvent être le fait de parents, de collègues ou de professionnels de la santé. Les effets psychologiques négatifs (culpabilisation, honte, repli sur soi…) sont assez aisément compréhensibles, mais cette étude britannique nous apprend qu’elles engendrent un impact physique, et en fait un risque nettement accru de prise de poids supplémentaire.
Des chercheurs de l’University College London se sont intéressés à un groupe de quelque cinq mille adultes, de poids satisfaisant, en surpoids ou obèses. A intervalles réguliers, les participants ont répondu à un questionnaire évaluant la discrimination dont ils étaient victimes en raison de leur poids (manque de respect, harcèlement…). La première observation indique que la probabilité de discrimination augmente parallèlement au poids, ce qui était – hélas – attendu, et qu’elle concerne un peu plus d’un tiers des personnes obèses, ce qui est considérable.
Le résultat beaucoup plus inattendu porte donc sur la prise de poids. Retenons trois points importants.
• En moyenne, les participants en surpoids discriminés ont pris deux kilos de plus par an que les personnes en surpoids non discriminées.
• Même phénomène pour le tour de taille (que l’on identifie comme un facteur majeur de risque cardiovasculaire et métabolique).
• Chez les personnes en surpoids mais non obèses (IMC entre 25 et 30), la discrimination multiplie par sept le risque de passage vers l’obésité.
Comment expliquer ce phénomène ? Les spécialistes anglais avancent plusieurs pistes (qui s’entrecroisent sans doute). Ils indiquent ainsi que la stigmatisation engendre une détresse psychologique que la personne va chercher à soulager par la consommation de nourriture, en particulier les aliments « réconfortants » (gras et sucrés). Un comportement d’adaptation et de compensation, donc. Ces excès alimentaires (singulièrement des sources hautement énergétiques) sont également observés dans les situations de stress et d’anxiété, induites ici par la discrimination. Et il est aussi question d’un effet sur la dépense énergétique, dans la mesure où les personnes discriminées en raison de leur poids, et le découragement que cela engendre, ont tendance à pratiquer moins d’activité physique.