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Les gagnants ont tendance à faire preuve d’agressivité envers les perdants. Ces derniers, par contre, seraient plutôt enclins à retenir leur colère d’avoir été vaincus.
Trois équipes universitaires, américaine (Ohio State University) et françaises (universités de Grenoble et de Paris Descartes), ont joint leurs compétences pour étudier les relations « instinctives » entre gagnants et perdants. « Les gens ont tendance à piétiner ceux qu’ils ont dominés, jusqu’à les écraser complètement », explique le Pr Brad Bushman, l’un des auteurs de cette étude, cité par Santé Log. « En revanche, les perdants n’agissent pas vraiment de manière plus agressive vis-à-vis de ceux qui les ont vaincus », alors qu’ils pourraient exprimer de cette manière leur frustration, leur colère. Le spécialiste cite comme exemple le milieu professionnel.
Pour mieux cerner ce processus, trois expériences ont été réalisées, aux Etats-Unis et en France, en intégrant plusieurs centaines de volontaires, tous étudiants. Retenons-en les principaux enseignements (détaillés dans la revue « Social Psychological and Personality Science »).
Punition : la sauce piquante
La première, qui reposait sur une auto-appréciation du résultat à un test spécifique, a montré que nos personnalités sont « naturellement » gagnantes ou perdantes, optimistes ou pessimistes, confiantes ou pas. La deuxième et la troisième, plus instructives, ont porté sur l’agressivité. Résultat : les « gagnants », quelle que soit la configuration de l’expérience, ont tendance à « punir » - par émission d’un signal sonore, par ajout de sauce piquante dans une boisson… - ceux qu’ils ont battus. Fait remarquable : même sans connaître le verdict de la joute, les « gagnants naturels » adoptent ce comportement agressif, contrairement aux « perdants naturels », qui restent en retrait.
Les auteurs indiquent que la prochaine étape consiste à déterminer si les « gagnants » sont plus agressifs de manière générale, ou spécifiquement vis-à-vis de ceux qu’ils ont vaincus.
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