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S’il n’y a pas d’autre solution, la plupart d’entre nous sacrifieront la vie d’un individu si cette mort permet d'en sauver un plus grand nombre.
L’expérience a été réalisée dans un univers virtuel par des chercheurs de l’université du Michigan. Ils en détaillent le cheminement dans un article de la revue « Emotion » (éditée par l’association américaine de psychologie). Quelque 150 volontaires ont été confrontés à un choix cornélien. Une séquence en trois dimensions a été diffusée sur un écran, alors que les participants étaient équipés de capteurs mesurant les variations de l’intensité émotionnelle.
Scénario virtuel : deux voies de chemin de fer se séparent après un aiguillage. Cinq personnes avancent sur l’une d’elles, un seul individu sur l’autre ; sans possibilité de pouvoir s’échapper. C’est alors qu’arrive un train lancé à grande vitesse. A l’approche de l’aiguillage, les volontaires doivent décider soit de ne rien faire, avec mort certaine des cinq randonneurs ; soit, en actionnant un interrupteur, d’orienter le train en direction de la voie sur laquelle avance la personne seule, alors condamnée.
Résultat : neuf participants sur dix ont activé l’interrupteur, sacrifiant l’individu isolé et sauvant le groupe. Il apparaît que ceux qui n’ont pas choisi cette option étaient aussi les plus marqués sur un plan émotionnel, avec, sans doute, un « blocage » de la pensée rationnelle.
Cité par Santé Log, Carlos Navarrete David, coordinateur de cette étude, ajoute : « La règle du « Tu ne tueras point » peut donc être dominée lorsque l’enjeu est le bien du plus grand nombre ». Autrement dit, « la grande majorité d’entre nous sommes prêts à enfreindre une règle morale fondamentale si c’est un mal vraiment nécessaire ». Quant à ceux qui n’agissent pas en ce sens, leur attitude s’expliquerait par « une aversion extrême au fait de nuire à autrui », préférant alors ne rien décider.
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