Epilepsie : les risques au volant
news L’étude a été réalisée au Royaume Uni, et était destinée à évaluer la pertinence – et un assouplissement éventuel – de la législation locale en matière de retrait de permis de conduire après une première crise d’épilepsie. La maladie, si elle n’est pas une contre-indication absolue à l’usage d’un véhicule, soulève néanmoins, et par la force des choses, certaines inquiétudes sur ce plan.
Outre Manche, le permis de conduire est suspendu, après une première crise d’épilepsie, durant six mois pour les conducteurs de voiture et de moto, et pendant cinq ans pour les chauffeurs de poids lourds, de taxi et d’ambulance. Ces délais correspondent respectivement à un risque de nouvelle crise inférieur à 20% pour les premiers, et à 2% pour le second groupe. Qu’en est-il réellement ? Eh ! bien que la probabilité d’une nouvelle crise se situe effectivement bien en-dessous de ce seuil, pour autant que le patient soit sous traitement, et le respecte. En fait, le risque, endéans l’année qui suit, tourne autour d’une moyenne de 14% (dans une fourchette comprise entre 10% et 18%, selon que l’on considère le scénario le plus optimiste ou le plus négatif). Pour les patients non traités, les 20% semblent dépassés. Ceci étant, des sous-groupes plus exposés ont été identifiés, même parmi les sujets sous traitement. Il en va ainsi de deux qui souffrent de crises d’épilepsie pendant leur sommeil. Quels enseignements tirer de cette étude (publiée dans le British Medical Journal) ? Soit on décide d’accorder à tous les conducteurs la possibilité de récupérer leur permis après un semestre de suspension ; soit on tient compte des particularités de chacun, qui détermineront la période de retrait. Ce qui est évident, c’est qu’aucune solution ne préviendra à coup sûr le risque. Mais cela s’applique aux patients épileptiques comme à bien d’autres catégories de conducteurs…