Pourquoi les enfants doivent manger de tout
news
L’intention est a priori compréhensible, mais ses effets sont contre-productifs : la restriction alimentaire contribue à la prise de poids chez l’enfant.
L’obésité infantile relève de facteurs variés et complexes, ce qui rend la tâche difficile lorsqu’il s’agit de développer des stratégies pour la combattre. Il est donc nécessaire de dégager des priorités d’intervention, des grands principes, des cibles aussi efficaces que possible. Une équipe de l’université de l’Illinois (Chicago) a travaillé dans ce sens.
Les chercheurs ont suivi durant plusieurs mois quelque quatre cents couples parents-enfant, afin d’identifier les facteurs prédictifs d’obésité infantile. Une vingtaine de variables ont été examinées et trois d’entre elles (prises isolément ou non) apparaissent non pas exclusives, mais extrêmement significatives.
• La durée du sommeil : les enfants qui dorment moins de huit heures par nuit s’exposent à un risque multiplié par trois de présenter un surpoids ou une obésité.
• L’indice de masse corporelle (IMC) des parents : lorsque l’un des parents est en surpoids ou obèse, la probabilité que l’enfant le soit aussi est doublée.
• La restriction alimentaire : interdire l’accès de l’enfant à certains types d'aliments est une mauvaise idée, puisque le risque d’excès de poids est (quasiment) doublé. Comme l’indique l’un des auteurs, « si les enfants sont privés de frites, ils en mangeront en excès dès la première occasion ». Ce qui vaut pour les frites s’applique aux sodas, aux hamburgers, aux friandises, et ainsi de suite. Il n'est évidemment pas question non plus de tout autoriser sans retenue. Et au-delà du poids, cette diversité contribue aussi au plaisir alimentaire.
Ce qui est très intéressant dans ces observations, c’est que deux paramètres sont (assez) facilement modifiables : la gestion du sommeil et l’approche alimentaire. Voilà des points sur lesquels les parents peuvent intervenir sans attendre.