Trop ou mal manger : la tentation de tricher
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Les apports caloriques jouent évidemment un rôle clé dans la prise de poids. Le problème, c’est que beaucoup ont tendance à nier qu’ils mangent trop.
Cette sous-estimation est sans doute inconsciente dans une bonne partie des cas. Il reste qu’il s’agit d’une réalité aux conséquences néfastes, comme le démontre cette équipe britannique (université de Cambridge). Quelque deux mille personnes âgées de 39 à 79 ans ont été suivies pendant trois ans. Leur indice de masse corporelle (IMC) a été calculé au départ et à la fin. Périodiquement, les participants devaient renseigner par questionnaire leur consommation de sucre. En parallèle, les chercheurs ont déterminé la concentration réelle de sucre dans l’organisme par des mesures objectives (biomarqueurs).
La première observation indique, comme on pouvait s'y attendre, que les personnes qui consomment le plus de sucre sont les plus susceptibles d’être en surpoids après trois ans. Mais l’élément le plus étonnant porte sur le décalage entre la consommation auto-déclarée et celle mise en évidence par les analyses. En effet, l’association entre le sucre et le (sur)poids est bien établie lorsqu’on recourt aux biomarqueurs, mais devient beaucoup moins évidente sur base des informations fournies par les participants. Ceux-ci, et en tout cas les personnes qui mangent trop de sucre, ont tendance à sous-estimer les apports. Un phénomène de déni, pour le dire autrement. Cela vaut-il pour d’autres comportements alimentaires potentiellement néfastes ? Probablement.
Au-delà de l’aspect psychologique, les chercheurs considèrent que pour optimaliser le suivi des personnes en surpoids, il serait nécessaire de faire usage de biomarqueurs – ou de techniques similaires – plutôt que de se baser sur les auto-déclarations.