Séries télé : attention au binge watching
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Regarder de nombreux épisodes d’un feuilleton l’un à la suite de l’autre : le phénomène prend de plus en plus d’ampleur et les spécialistes s’y intéressent de près.
Binge watching (ou binge viewing) : devant son écran de télévision, d’ordinateur ou sa tablette, le spectateur « avale » en continu trois, cinq, dix épisodes d’une série, ou de plusieurs en alternance. Et ceci peut d’ailleurs aussi s’appliquer aux films.
La vidéo à la demande (VOD), la diffusion d’intégrales (tous les épisodes regroupés en une journée, à voir en direct ou à enregistrer), les séries et les films disponibles en flux continu sur Internet… : alors que naguère, le binge watching passait essentiellement par les DVD, il repose aujourd’hui sur des outils beaucoup plus diversifiés.
Chasser les idées noires et s'évader du quotidien
Une équipe américaine (université du Texas) s’est penchée sur le profil des addicts, ici des jeunes adultes (18 à 30 ans). Leurs habitudes en matière de consommation de séries télé ont été examinées à la lumière d’une série de paramètres psychologiques : sentiment de solitude, d’isolement, repli sur soi, déprime et dépression, mal-être… D’une manière globale, il apparaît que les personnes qui cèdent le plus au binge watching sont plus susceptibles de se sentir isolées ou déprimées, et elles indiquent que ces longues heures plongées dans les séries télé leur permettent de chasser ces idées noires, de s’évader de leur quotidien, de moins penser à ce qui va mal dans leur existence. Elles expliquent aussi avoir plus de difficultés à maîtriser leurs pulsions.
L’un des risques majeurs, ajoutent les auteurs de cette enquête, porte sur ce cercle vicieux : on se réfugie dans le binge watching pour essayer de se sentir moins mal, de ne plus penser à rien, mais dans le même temps, cela crée – ou renforce – une situation d’isolement relationnel, qui ne va pas aider à aller mieux. Evidemment, un « dimanche séries » (ou films) de temps en temps, histoire de décompresser, ne prêtera pas à conséquence, et n’est pas le reflet d’un mal-être. Mais si cela se reproduit week-end après week-end, voire en semaine, il sera sans doute opportun de se poser des questions.