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Automutilation sur Internet : étrange et inquiétant
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Alors qu’on étudie beaucoup le harcèlement numérique (digital), un autre phénomène est beaucoup moins connu, et pourtant bien réel : celui de l’auto-flagellation.
L’automutilation numérique se définit par le fait de poster sur les réseaux sociaux, de manière anonyme, du contenu blessant contre soi-même. Une équipe américaine (University of Wisconsin) a interrogé à ce sujet quelque 6000 adolescents (12 à 17 ans), représentatifs de la population de cet âge. Premier élément : 6% d’entre eux indiquent avoir diffusé sur Internet - anonymement, donc - des propos méchants sur eux-mêmes.
Détestation de soi, recherche d'attention...
Comme le détaille Sciences et Avenir, environ la moitié ne l’ont fait qu’une seule fois, 35% plusieurs fois, et 13% de manière régulière. Les garçons sont un peu plus représentés (7%) que les filles (5%). L’âge n’a pas vraiment d’influence, au contraire de l’orientation sexuelle : les non-hétérosexuels sont trois fois plus susceptibles d’adopter ce comportement. Autre facteur majeur : les victimes de cyber-harcèlement ou de harcèlement à l’école sont douze fois plus à risque de s’automutiler sur Internet.
Une question ouverte a permis de cerner les motivations de ces jeunes. Certains éléments sont récurrents : la détestation de soi, la recherche d’attention, les symptômes dépressifs, l’envie de connaître la réaction des autres… « Nous devons accepter le fait troublant que dans certains cas, l’agresseur et la cible sont une seule et même personne », poursuit le coordinateur de cette étude. « En outre, ce comportement indique un profond besoin de support social et clinique. L’automutilation numérique est un problème nouveau qui demande une attention particulière. Des recherches plus approfondies doivent étudier les motivations qui sous-tendent ce comportement, et de quelle manière il est corrélé à l’automutilation hors ligne et aux pensées suicidaires. Ceci permettra de dégager des approches préventives ».
Il serait aussi intéressant d’évaluer la fréquence de ce comportement dans la population adulte.