Alzheimer : allez-vous seul chez le médecin ?
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Dans une proportion importante de cas, et alors que les symptômes sont réels, la démence n’est pas diagnostiquée, ou le patient n’en a pas suffisamment conscience.
Une équipe américaine (université Johns Hopkins) a analysé le dossier médical de seniors diagnostiqués avec une démence. Les chercheurs se sont intéressés au parcours de ces patients durant les trois années précédentes, sachant qu’ils ont bénéficié d’un suivi médical classique. Il s’avère que pour 59% d’entre eux soit la progression vers la démence n’avait pas été diagnostiquée (39%), soit le patient n’en avait pas conscience, n’avait pas « réalisé » (20%).
La probabilité d’appartenir à ce groupe est plus élevée si la personne a pour habitude de se rendre seule chez le médecin, et si elle présente des déficiences cognitives faibles ou modérées (limitations réelles, mais qui n’empêchent pas de mener à bien les activités quotidiennes). En fait, les symptômes de la démence ne sont pas considérés à leur juste mesure par la personne, qui parvient à les compenser au jour le jour.
Le fait de se rendre seul en consultation traduit une situation d’isolement (défavorable à la santé cognitive) ou exclut les proches, qui pourraient témoigner d’une dégradation, ce que le patient risque de ne pas faire. Les auteurs indiquent : « Une majorité de patients souffrant de démence ne sont pas diagnostiqués ou n’en sont pas suffisamment conscients, ce qui suggère des lacunes dans la détection de la maladie et dans la communication avec le patient ». Et deux catégories de seniors devraient bénéficier d’une attention encore plus soutenue : ceux faisant état de déficiences qu’ils ont tendance à relativiser et ceux qui se rendent seul en consultation.