Zona ophtalmique : un danger pour les yeux

dossier Causé par le virus de la varicelle, le zona ophtalmique est une forme de zona qui affecte les yeux. Cette maladie peut endommager la cornée et la rétine et avoir des conséquences graves sur la vue. Il est important de reconnaître les premiers symptômes pour pouvoir intervenir rapidement. Un traitement précoce (dans les 72 heures) permet de minimiser les complications pour les yeux.

Qu’est-ce que le zona ophtalmique ?

© Getty Images - Zona ophtalmique (Herpes Zoster Ophthalmicus)

Le zona survient lorsque le virus varicelle-zona – le virus Herpes zoster – se réactive après avoir été en sommeil dans l’organisme, parfois durant des années. Après une première infection (la varicelle), le virus se niche à l’état latent dans les ganglions sensitifs et peut se réactiver lors d’une baisse de l’immunité cellulaire (par exemple due au vieillissement).

Le zona se manifeste, entre autres, par une éruption cutanée douloureuse sur le trajet d’un nerf. La localisation des symptômes varie selon le nerf touché (abdominal, intercostal, auriculaire…). Si le virus se réactive dans la racine du nerf optique, on parle de zona ophtalmique ou Herpes Zoster Ophthalmicus.

Les atteintes ophtalmiques sont particulièrement graves. Elles représentent un danger pour les yeux car, même avec un traitement, la vision peut être affectée.

Le zona ophtalmique affecte principalement les personnes de plus de 50 ans, bien que des cas puissent survenir chez des individus plus jeunes, surtout si leur système immunitaire est affaibli par des maladies, des traitements médicaux ou le stress.

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Comment se transmet le zona ophtalmique ?

• La maladie survient lorsque le virus, déjà présent dans le corps à la suite d'une varicelle, se réactive en cas de baisse d’immunité.
• On ne peut pas contracter un zona ophtalmique directement après un contact avec une personne qui a le zona ou la varicelle. 
• Cependant, un patient qui présente des lésions actives de zona est contagieux. Il peut transmettre le virus varicelle-zona à quelqu’un qui n’y a jamais été exposé. Dans ce cas, cette personne contractera la varicelle et non un zona.
• Il est important d’éviter tout contact avec des individus vulnérables, comme les femmes enceintes, les nouveau-nés et les personnes immunodéprimées.
  
  

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Reconnaître le zona ophtalmique : les symptômes

Les premiers symptômes du zona ophtalmique incluent : 

• des sensations de picotements ou de brûlure sur un seul côté du front, le nez ou autour de l’œil,
• des rougeurs ou une irritation dans ou autour de l’oeil touché, 
• une paupière gonflée et sensible.
  
  

© Getty Images

Après quelques jours, d’autres symptômes apparaissent : 

• une éruption cutanée sous forme de vésicules (petites cloques) sur le front, le nez, les paupières et parfois le cuir chevelu, généralement d’un seul côté du visage.
• une douleur intense au niveau des zones affectées.
• des douleurs lancinantes et brûlantes dans l’oeil, 
• des rougeurs sévères autour de l’oeil,
• des yeux qui pleurent, 
• une irritation des yeux, 
• un larmoiement, 
• une vision floue,
• une sensibilité anormale à la lumière (photophobie).
  
  

Certains patients ne présentent que des symptômes oculaires. D’autres peuvent également présenter de la fièvre, de la fatigue ou un gonflement des ganglions lymphatiques.

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Zona ophtalmique : quels dangers pour les yeux ?

Le zona ophtalmique est une urgence médicale car il peut entraîner des complications graves, notamment :

• Kératite : inflammation de la cornée pouvant provoquer des ulcères, des cicatrices et une perte de vision.
• Uvéite : inflammation de la couche moyenne de l’œil (structures à l’arrière de la cornée), causant des douleurs et une diminution de la vision.
• Glaucome : augmentation de la pression intraoculaire pouvant endommager le nerf optique. La cornée devient insensible et plus vulnérable aux lésions.
• Névralgie post-herpétique (10 à 20% des cas de zona) : douleurs nerveuses chroniques dans les zones affectées, même après la disparition du zona.
  
  

Sans traitement rapide, ces complications peuvent conduire à des dommages permanents aux yeux, voire à la cécité. 

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Traitement du zona ophtalmique

En cas de zona ophtalmique, une prise en charge rapide est cruciale pour minimiser les risques. Les traitements incluent :

• Antiviraux par voie orale : aciclovir, valaciclovir ou famciclovir, administrés dans les 72 heures suivant les premiers symptômes pour réduire la durée et la gravité de l’infection. Ils diminuent la sévérité des lésions oculaires et la douleur.
• Corticoïdes locaux : ils sont prescrits pour traiter les complications : uvéite ou kératite. La corticothérapie générale est déconseillée dans la phase aiguë de la maladie.
• Antidouleurs (paracétamol) : ils sont prescrit selon l'intensité de la douleur.
• En cas de névralgies post-zostériennes : un traitement de corticoïdes par voie orale ou des antiépileptiques puissants peuvent être prescrits dans certaines circonstances.
  
  

Un suivi ophtalmologique est indispensable pour surveiller l’évolution et traiter rapidement toute complication.

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Durée et guérison du zona ophtalmique

Le zona ophtalmique dure en moyenne 2 à 4 semaines. Cependant, les douleurs liées à la névralgie post-zostérienne peuvent persister plusieurs mois, voire des années. Une récupération visuelle dépend de la gravité de l’atteinte initiale et de la rapidité de la prise en charge.

Prévention du zona ophtalmique : le vaccin

La vaccination contre le zona est l’une des meilleures mesures préventives contre la réactivation du virus et les risques de complications. 

Disponible sur le marché belge depuis 2021, le vaccin Shingrix® confère une bonne protection contre l’herpès zoster dans les premières années suivant son administration. Le schéma vaccinal recommandé est de 2 vaccinations, avec un intervalle de 2 à 6 mois.

Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) recommande actuellement la vaccination contre l’herpès zoster chez les personnes =60 ans et les personnes immunodéprimées à partir de 16 ans. Toutefois, le vaccin est cher (170 euros par dose, soit 340 euros) et n’est actuellement remboursé par l’INAMI que dans certaines conditions (VIH, greffe d'organes ou de cellules souches). Discutez avec votre médecin pour savoir si ce vaccin est adapté à votre situation.

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Sources :