Enfant agité : avez-vous pensé à l’hypermétropie ?
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L’hypermétropie de l’enfant peut entraver son parcours scolaire : il est important de diagnostiquer et de corriger suffisamment tôt ce trouble de la vision.
Ce trouble de la réfraction oculaire se caractérise par la difficulté à voir de près (les objets deviennent de plus en plus flous au fur et à mesure qu’ils se rapprochent), alors que la vision de loin est bonne. Les rayons lumineux convergent en arrière de la rétine. L’une des particularités de l’hypermétropie tient à un processus d’accommodation, un mécanisme d’autocorrection avec un effet « masquant ». Les verres correcteurs sont prescrits quand il existe un risque (ou un souci) de strabisme (les yeux qui louchent) et/ou quand l’enfant rencontre des problèmes évidents (fatigue oculaire, difficultés scolaires associées…).
Traités contre l'hyperactivité
Selon le Pr Jean-Marie Hanssens, directeur de la clinique de la vision à l’université de Montréal, un autre indice devrait être pris en considération : l’agitation. « Lorsque nous accueillons un enfant un peu agité à la clinique, on suspecte une hypermétropie », explique-t-il. « Certains jeunes hypermétropes suivent même un traitement médicamenteux contre l’hyperactivité. Or, ce n’est pas leur cerveau qui ne fonctionne pas bien, c’est un problème oculaire. »
Le spécialiste cite le cas d’enfants traités pour un trouble de l’attention avec hyperactivité (TDA/H) dont la situation s’est considérablement améliorée avec le port de verres correcteurs de l’hypermétropie. Les résultats scolaires ont immédiatement suivi. Il fait aussi référence à une étude américaine qui a clairement démontré que l’hypermétropie modérée et non corrigée nuisait au parcours des élèves.
Sa recommandation ? Une détection précoce (bien avant l’entrée à l’école), une évaluation précise de la nécessité ou non de corriger le trouble et un suivi annuel, afin d’actualiser le bilan.