Le Botox comme traitement de la migraine
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Les patients souffrant de migraine chronique présentent, dans les muscles du visage et de la nuque, des zones très sensibles qu’un anesthésiant local ou du Botox parviennent à neutraliser.
L’activation de ces zones - appelées « triggers points » - apparaît directement liée aux crises de migraine, tant en ce qui concerne le moment de leur déclenchement, que leur durée ou leur sévérité.
Des chercheurs de l’université de Grenade (Espagne) viennent ainsi de démontrer que les « triggers » apparaissent dans 94% des cas chez les patients migraineux, alors qu’ils ne se manifestent que chez 25% des personnes ne souffrant pas de la maladie. Ces « points » sont le plus fréquemment localisés sur le visage (les tempes, entre les sourcils…), sur le sommet du crâne, ou encore le haut de la nuque. En fait, là où lorsque survient une céphalée, nous avons tendance à masser ces zones du bout des doigts.
Quand tout a échoué
Les scientifiques ont constitué deux groupes de patients, migraineux chroniques et réfractaires aux traitements médicamenteux habituels. Les premiers (une cinquantaine) ont reçu, par injection sous cutanée, 1 ml d’un anesthésiant local sur les « triggers points » actifs, et ceci une fois par semaine durant trois mois. La fréquence des crises a été diminuée de moitié, alors que deux tiers des patients déclarent se sentir « mieux ou beaucoup mieux ». Les seconds (une vingtaine) ont reçu deux injections de 12,5 unités de toxine botulique sur chaque point, étalées sur trois mois. Ici aussi, le résultat est satisfaisant ; la diminution la plus importante dans la fréquence des crises survenant dans la vingtième semaine.
Les auteurs soulignent cependant que ce type de traitement ne doit pas être considéré comme l’option initiale, mais peut intervenir chez les patients migraineux chroniques, ayant essayé sans succès plusieurs traitements.